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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/705

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humide. Elle conserve le même degré d’activité lorsqu’elle n’a pas éprouvé trop long-temps l’action de l’air ; enfin, dans le plus grand nombre des espèces de maladies où les caustiques sont indiqués. En solution dans l’eau & injectée dans les ulcères sanieux, dont les parois ne jouissent pas d’une grande sensibilité, elle a été quelquefois utile ; mais les accidens qu’elle a coutume de produire, doivent la faire rejeter.

Pierre divine ou ophtalmique. Préparation pharmaceutique composée de vitriol bleu, de nitre & d’alun. La solution de la pierre divine dans un véhicule aqueux, répercute avec force l’ophtalmie humide, ancienne & rebelle à des topiques plus doux, ainsi que l’inflammation des paupières & la chassie. Elle déterge & favorise la cicatrice des ulcères de la cornée. Craignez que son application n’augmente l’inflammation du globe de l’œil, ou ne répercute dans l’intérieur du globe l’humeur qui l’occasionne ; prise intérieurement c’est un poison.

Pierre calaminaire. Substance pierreuse contenant du zinc. Réduite en poudre impalpable, elle absorbe une grande quantité de fluide. Elle peut convenir dans les ulcères des paupières, l’ulcère de la cornée, l’ophtalmie humide, les ulcères superficiels avec abondance de pus séreux, & ayant les chairs de bonne qualité ; particulièrement dans les ulcères des jambes sans inflammation, qu’on ne craint pas de cicatriser, qu’un pus séreux arrose continuellement, dont les bords ne sont point calleux ; dont les chairs venant du fond de l’ulcère, quoique louable, s’élèvent au-dessus du niveau nécessaire pour une parfaite cicatrice. Elle n’est point indiquée dans les plaies récentes ; elle arrête difficilement le sang qui s’écoule de l’ouverture d’une veine considérable, & par conséquent de celle d’une artère, ainsi qu’on l’a avancé ; intérieurement elle n’est pas en usage.

Pierre vulnéraire, (Voyez Boule de Mars)


PIERRE, Chirurgie, ou PIERRE CALCUL. (Mots synonymes) Concrétion calcaire qui se forme dans les reins, dans la vessie, dans la substance des poumons, du foie, de la rate, &c de l’homme & des animaux. Quatre causes générales concourent particulièrement à la formation de celles des reins & de la vessie. La pierre est un corps étranger à l’organisation animale dont elle dérange, blesse le tissu, & elle excite de vives douleurs. La composition des calculs est variée : on en trouve de si légers qu’ils surnagent l’eau, d’autres qui s’y précipitent ; ceux-ci sont attaqués & presque consumés par le feu, & les autres résistent à son action ; plusieurs calculs ont un noyau ou point central sur lequel s’appliquent des couches successives & concentriques de la même nature, & souvent de couleurs différentes ; leur surface est ordinairement lisse & polie ; quelques-uns sont un assemblage de plusieurs petits fragmens ou petits noyaux réunis ensemble, & ils présentent à l’extérieur une surface raboteuse qu’on nomme mamelonnée.

Leur formation est due 1°. à l’humus ou terre calcaire renfermée dans la charpente des végétaux & des animaux qui servent à la nourriture de l’homme ; 2°. à la partie muci-