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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/706

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lagineuse qu’ils contiennent ; 3°. à l’air fixe ; (consultez ce mot) 4°. au sel alcali qui devient le minéralisateur des deux premières substances, & l’air fixe en devient le lien. À ces quatre causes, on doit en ajouter une autre, c’est la chaleur animale. Le calcul est une vraie cristallisation. À l’œil nu, j’ai vu des cristaux bien caractérisés dans la partie intérieure de la couche, mais non pas sur l’extérieure, parce que leurs pointes sont usées par le frottement ; la loupe & le microscope font voir plus en grand cette cristallisation.

L’urine fait connoître ces trois substances ; lorsqu’elle est récente, elle est limpide, claire, d’une couleur jaune ; après un repos de quelques jours, elle commence à déposer, contre les parois du vase qui la contient, un sédiment terreux, plus ou moins coloré ; à mesure qu’il se dépose, des moirées ou espèces de nuages glaireux, mucilagineux, paroissent, s’étendent & troublent la transparence de l’urine ; enfin, lorsque l’urine fermente de plus en plus, la partie terreuse achève de se précipiter, la liqueur devient trouble, le mucilage n’a plus de forme & il est confondu avec elle ; alors l’odeur alcaline ou urineuse se fait vivement sentir ; si enfin on laisse déposer le tout, on trouve au fond du vase, un composé en tout semblable aux matériaux de la pierre ou du calcul, & l’on est étonné de voir cette quantité donnée de fluide, tenir en dissolution une si grande masse de substances qui lui sont étrangères.

S’il est permis, jusqu’à un certain point, de se servir de comparaison, on peut dire que l’urine ressemble aux eaux minérales claires & limpides qui précipitent les substances qu’elles tenoient en dissolution dès qu’elles perdent leur air de combinaison, ou air fixe. En effet l’urine ne commence à se troubler que lorsque cet air, ce lien des corps, commence à s’échapper. Il est prouvé par les belles expériences de M. Hales, que le calcul contient six cent quarante-cinq fois son volume d’air ; cette masse d’air n’est pas sans doute la même dans toutes les espèces de calcul ; mais il est bien démontré que cet air fait dans les uns la moitié, & dans les autres, les deux tiers de leur poids.

Dès que les calculs sont calcaires, ils devroient donc tous être attaquables par les acides. Ils le sont en effet jusqu’à un certain point. Il résulte des belles expériences de M. Tenon, que de la plus ou moins grande proportion du mucilage dépend la plus ou moins prompte dissolution de la substance calcaire par les acides, & c’est à ces différens mucilages qu’est due la couleur des couches concentriques, & sur-tout la ligne de démarcation des unes aux autres. M. Tenon appelle ce mucilage le cannevas de l’édifice pierreux : personne ne respecte plus que moi ce savant académicien, mais il est permis d’avoir une opinion différente de la sienne. Tant que le mucilage (considéré d’une manière isolée) reste dans un fluide qui lui est analogue, il reste mou & tel qu’il est. Il est donc simplement un des matériaux qui entre dans la formation, il sert de gluten ; mais c’est l’air fixe qui est le lien de toutes les parties, & l’alcali leur minéralisateur. Les calculs les plus durs, sont ceux qui contiennent le plus d’air fixe, & les plus légers, ceux ou le mucilage surabonde.

Des signes qui indiquent la présence