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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/733

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environ, & la pimprenelle aura le temps avant les fortes gelées de se fortifier ; il faut cependant excepter les pays très-froids ou montagneux. Pendant le premier hiver, l’entrée du champ doit être scrupuleusement défendue aux troupeaux, afin de laisser à la plante le temps de se fortifier. Lorsqu’au printemps suivant elle aura poussé beaucoup de feuilles, c’est le cas de les y faire passer ; le pied tallera davantage.

3. Propriétés médicinales. Toute la plante a un goût d’herbe salée. Elle est détersive, vulnéraire, apéritive ; on se sert de cette plante en infusion & en décoction ; la plante pilée s’applique sur les plaies récentes ; réduite en poudre sèche, elle arrête, dit on, les progrès des ulcères chancreux. L’expérience prouve que les feuilles échauffent & fortifient l’estomac ; qu’elles sont utiles dans la diarrhée par foiblesse d’estomac & des intestins ; dans la diarrhée séreuse : la racine est encore à préférer dans ces espèces de maladies ; elle excite le cours des urines.

4. Propriétés alimentaires. On met ordinairement la pimprenelle dans les salades, sur-tout dans celle de laitue, afin qu’elles n’incommodent pas les estomacs foibles.

On la joint aux autres plantes destinées aux bouillons, qu’on appelle de printemps & mal à propos nommés rafraîchissans, car le cerfeuil & la pimprenelle ne le sont pas. Les moutons, les bœufs & les vaches, mangent avec avidité la pimprenelle. Quelques chevaux la refusent dans les premiers temps, comme il refusent la luzerne ou telle autre plante, lorsqu’ils sont accoutumés au foin, mais une fois qu’ils y sont faits, ils la quittent avec peine. Cette simple observation auroît bientôt terminé la dispute de plusieurs écrivains sur ce sujet.


PIN. Von-Linné classe cet arbre dans la monoécie monadelphie & le nomme pinus. Tournefort lui donne la même dénomination & le place dans la troisième section de la dix-neuvième classe des arbres à fleurs mâles, séparées des fleurs femelles & sur le même pied, & dont les fruits sont écailleux & en forme de cônes, ce qui a fait donner à ces arbres le nom de conifères.


CHAPITRE PREMIER.

Caractère du genre.

Von-Linné confond dans le même genre le pin sauvage, le vrai pin ou pin pinier, le sapin, le faux sapin, le cèdre, le mélèse, &c. ; ces rapprochemens, peut-être utiles aux botanistes qui ont l’habitude de comparer les objets, ne le sont pas pour les cultivateurs dont la plupart ne connoissent les plantes & les arbres que par leur port, & il arrive de là que souvent ils confondent une espèce avec une autre. Je séparerai donc les espèces pour ne parler ici que des pins.

Les fleurs mâles sont séparées das fleurs femelles, mais elles sont sur le même pied, c’est-à-dire, que chaque arbre a des fleurs mâles & des fleurs femelles isolées. Les mâles sont placées au sommet des branches, disposées en grappes ; leur calice est divisé en quatre folioles qui tombent lorsque la fleur est fanée ; ces folioles sont oblongues, opposées, très-longues ; les étamines sont en grand nom-