Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1786, tome 7.djvu/734

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bre, implantées sur un axe ou filet, ou colonne droite ; ces étamines, sont plus longues que le calice, divisées à leur sommet, les anthères ou bourses sons arrondies & renferment une grande quantité de poussière séminale ; les folioles du calice tiennent lieu de corolle. La couleur des fleurs varie du rouge au jaune ou au blanc.

Les fleurs femelles sont toujours placées à l’extrémité des jeunes branches ; elles sont tantôt rapprochées des fleurs mâles, & tantôt elles en sont éloignées ; mais comme les premières contiennent beaucoup de poussière séminale, & qu’elles la lancent avec force, il n’est pas à craindre que les femelles »e soient pas fécondées.

Les fleurs femelles sont rassemblées dans un cône commun, presqu’ovale. On voit sous chaque écaille deux pistils ; ces écailles sont plus larges à leur base qu’à leur sommet, plus épaisses, renflées & placées en recouvrement les unes sur les autres. C’est de la réunion de ces écailles que le cône est formé. On trouve au-dessous de chacune un noyau terminé par une membrane, & il renferme une amande plate d’un côté & renflée de l’autre. Les fruits restent deux ans sur l’arbre avant d’avoir leur maturité. Lorsqu’ils y sont parvenus, les écailles s’ouvrent par le sommet & le noyau tombe, enfin le cône st détache a son tour.


CHAPITRE II.

Des espèces.

T. Pin, proprement dit Pin Pinier. Pinus pinea. Line. Ses cônes sont longs de cinq à six pouces, & même plus, & d’une grosseur bien proportionnée ; leurs écailles sont luisantes, larges & unies. L’amande recouverte par les écailles, ressemble, pour la grosseur seulement, aux noisettes rouges, & leur forme est celle d’un œuf. Les feuilles sont deux à deux ; les premières qui naissent, sont solitaires & garnies de cils, leur base renfermée dans une gaine. Elles sont longues & bleuâtres. Cet arbre n’est pas rare dans les provinces méridionales de la France ; il est particulièrement cultivé en Portugal, en Espagne, & sur-tout en Italie. Il s’élève fort haut, & ses branches se disposent à son sommet en manière de parasol. Cet arbre produit un effet très-pittoresque. On mange son amande, dont le goût approche de celui de la noisette. Quoique Miller & plusieurs auteurs après lui, croient que cet arbre ne croîtroit pas spontanément dans les pays méridionaux de l’Europe, cependant on en voit une forêt entière appelée Sainte-Marie, sur la rive droite du Rhône, & pas loin des salines de Pescais, à Aiguemortes, à la Peissière. Cet arbre d’est pas rare dans la partie des Maures, entre Saint-Tropès & Hières, &c. ; cependant Miller le regarde comme étranger. Disons plutôt que la disette du bois, que la lenteur de l’accroissement de cet arbre, sont les causes pour lesquelles il n’est pas plus multiplié dans nos provinces du midi ; ajoutons encore à celles-ci la plantation des oliviers par-tout où ils peuvent croître.

i. Pin sauvage, Pin de Genève, Pin d’Écosse, ou Pin commun, ou Pin de Russie. Pinus sdvefiris. Lin. Ses fleurs mâles sont disposées en plusieurs petites grappes, formant des chatons alongés &