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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/143

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le corps, une irritation plus ou moins vive dans le col de la vessie, dans le canal de l’urètre, une espèce de picotement dans les branches pulmonaires & la trachée-artère des personnes dont la poitrine est délicate. Il est indiqué dans la colique néphrétique par des graviers sans indisposition inflammatoire ; dans la difficulté d’uriner, causée par des humeurs glaireuses, dans la colique néphrétique par la rétention d’un calcul friable dans la vessie. On donne les pilules de savon de trois grains chacune, depuis quinze grains jusqu’à une dragme & demie.

Il est employé avec succès pour préserver les draperies & les laines de la piqûre des insectes. Les substances alcalines produisent les mêmes effets. J’ai conservé avec l’eau de luce, avec l’eau obtenue par la distillation des cocons de vers à soie, des insectes & des oiseaux empaillés, que n’avoient pu préserver ni le camphre, ni les autres odeurs les plus fortes. Le savon du commerce est une combinaison d’huile d’olive avec une lessive alcaline qui prend de la consistance après que l’ébullition a dissipé une partie de l’eau de la lessive.


SAVONNIÈRE. Voyez Saponaire.


SAUPOUDRER, terme de jardinage. On laisse complètement dessécher la fiente de poule, de pigeon, & même les excrémens humains. On réduit le tout en poudre très-fine, dont on saupoudre les champs, les prés, avant ou après l’hiver, les planches des jardins potagers. On emploie également la chaux éteinte a l’air & naturellement réduite en poudre.


SAUSSAIE. Lieu planté de Saules.


SAUTELLE. Dénomination propre à quelques provinces du royaume, l’Orléanois, par exemple, pour désigner la couchée que l’on fait d’un ou de plusieurs sarmens de la vigne dans l’intention de garnir de ceps les places vides. Ce n’est pas provigner, (consultez ce mot) puisque dans cette opération on couche entier, tandis que la sautelle n’est qu’une couchée. Ce n’est pas non plus marcotter, parce qu’on ne fait aucune entaille dans la partie que l’on coude & qu’on retire du sarment.


SAUTERELLE. Cet animal est trop connu pour le décrire. (Consultez à son sujet la théologie des insectes de Al. Lester, les ouvrages de M.Lionnet, le dictionnaire d’histoire naturelle de M. de Bomare, &c.) Les sauterelles marchent assez vite & volent également. La longueur de leur vol ou saut est ordinairement celle de deux cents fois la longueur de leur corps. Les femelles ont une appendice à l’extrémité de leur corps ; les mâles n’en ont point, parce qu’elle ne leur est pas nécessaire. Cette appendice est composée de deux lames ; dans quelques espèces elle ressemble à un sabre ; c’est avec cette tarière que la femelle soulève la terre, ou plonge dans ses crevasses pour y déposer ses œuf, & l’entre-deux des deux lames sert de couloir à l’œuf à sa sortie de l’ovaire, jusqu’à ce qu’il soit déposé. Les œufs restent en terre jusqu’à la fin d’avril ; il en sort un ver d’abord blanc, puis un peu noir, ensuite de couleur rousse ; enfin ces larves se convertissent en