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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/226

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tuyau répandant de la chaleur par trois de ses côtés, dont les parois n’ont, dans la plus grande partie de son étendue, que quatre pouces d’épaisseur, échauffe plus l’air & plus promptement. 2°. Les plantes sont moins éloignées du vitrage. 3°. Le volume de la serre est moindre, & par conséquent plus facile a échauffer ; car une tannée de 30 pieds, large de 7, ses murs compris, élevés de deux pieds & demi, remplit un espace de près de 50 pieds cubes. Si la hauteur de la tannée rend le service difficile, un petit banc ou marche-pied, ou une planche qui s’elève & s’abaisse contre des murs, le rend moins gênant.

Cette disposition de la tannée & du tuyau, dont je ne connoîs point les avantages par ma propre expérience, peut, en effet, en avoir quelques-uns. Mais j’observerai que la terre pendant l’été, contracte plus de chaleur que l’air, & moins de froid pendant l’hiver ; que la différence de température de ces deux élémens est nécessaire aux végétaux, dont les racines exigent plus de chaleur que les tiges ; puisque les plantes de la zone torride qui, dan leur climat, prospèrent par une chaleur de plus de 60 degrés, à la surface de la terre, & ici dans une tannée de 35 degrés de chaleur, périroient en peu de jours dans un air échauffé à 34 degrés ; que par conséquent il faut disposer les tuyaux de façon qu’ils échauffent plus la tannée que la serre, qui, à moins qu’elle ne soit vaste & fort élevée, pourroit être presque suffisamment échauffée par la tannée. Ces observations peuvent aussi s’appliquer & peut-être servir de correctif à ce que j’ai dit ci-devant du niveau des tuyaux de chaleur, d’après des serres qui passent pour très-bonnes. En les tenant plus bas, de sorte que vers leur extrémité même, leur côté inférieur fût environ de deux pieds au-dessous de la surface de la tannée, ils communiqueroient plus de chaleur à la couche.

Il est bon de mettre vers le bas de la cheminée une soupape, ou un diaphragme à clef, qu’on ferme lorsque les matières combustibles sont consommées, pour conserver la chaleur, en empêchant l’air froid de descendre dans le tuyau.

X. Tuyau d’air. Outre le tuyau de chaleur, on voit dans quelques serres un tuyau qui répand un air chaud. Ce tuyau est représenté, fig. 3 & 4, seconde division, a son ouverture, sur un des côtés extérieurs, comme a. A. Il parcourt un ou plusieurs côtés du fourneau, sous son âtre, dans les coins de la voûte du cendrier. Ensuite il monte dans le mur de derrière du fourneau, & s’y remplit plusieurs fois, comme ccc, CCC. On pourroit encore lui faire parcourir plusieurs côtés du dessus du fourneau dans les reins de sa voûte. Enfin on le conduit dans la serre au-dessus du tuyau de chaleur, comme EF, où il a une issue ou bouche F, garnie d’une soupape, ouvrant & fermant exactement. Mais l’épaisseur de la couverture du tuyau de chaleur, qui diminue à mesure qu’il s’élève, ne permettant pas de donner une grande longueur au tuyau d’air, dont la bouche seroit par conséquent peu éloignée du fourneau, il vaut mieux le faire parallèle à celui de la chaleur, commefig. 5, seconde division, le prolonger autant qu’il peut être utile pour le bien de la serre, & ouvrir en divers endroits, des bouches pour donner de l’air à tous les côtés de la serre ; comme il sera expliqué dans la suite. Si on le place entre le tuyau de