Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

points importans pour les conserver dans la serre, & les faire prospérer.

5o. Pendant ces mêmes temps, on n’ouvre aucun vitrage de la serre pour y renouveler l’air : souvent il ne s’y en introduit pas trop par les portes qu’on est obligé d’ouvrir pour soigner les plantes. Mais il est nécessaire de soulever de temps en temps quelques panneaux des serres basse, pour faire évaporer l’humidité & rendre le ressort à l’air trop étouffé. On profite pour cela des heures les moins froides du jour, d’un temps calme & d’un beau soleil.

6o. Si la chaleur de la couche tombe tellement que celle du feu ne puisse la soutenir au degré nécessaire, il faut remuer jusqu’au fond & remanier le tan ; & s’il est trop consommé pour répandre une bonne chaleur, en ajouter, & bien mêler un tiers ou un quart de neuf.

7o. Dans l’endroit le plus chaud & le plus voisin du fourneau, il doit y avoir, comme il a déjà été dit, un vaisseau de capacité suffisante, rempli d’eau de bonne qualité qui, par son séjour dans la serre, en acquiert à-peu-près la température. Cette eau sert à arroser les plantes avec beaucoup de ménagement. Il ne faut leur en donner que dans le besoin, sur-tout pendant les temps rigoureux, où on ne peut donner de l’air a la serre & en dissiper l’humidité. Les plantes grasses, les plantes laiteuses, & celles qui sont dans leur repos, veulent être très-peu & très-rarement mouillées. Celles qui sont plongées dans la tannée, recevant de la couche quelque humidité par les trous des pots, ont moins besoin d’être arrosées que celles qui sont placées sur le pavé de la serre ou sur des tablettes. Pendant l’hiver, on ne crible point l’eau sur les plantes, on la verse seulement sur la terre des pots par le goulot de l’arrosoir, auquel on ajoute un tuyau de longueur convenable pour la porter sur les pots plus éloignés. Si cependant quelques plantes trop couvertes de poussière ou d’ordures des insectes, avoient besoin d’être mouillées en pluie, on mettroit le pot sur un grand plateau, afin de ne pas répandre d’eau dans la serre qui en augmenteroit l’humidité toujours trop grande. Mais il est préférable de laver les feuilles des plantes avec une éponge fine, remplie d’eau tiède dans la serre.

8o. Lorsque le soleil, vers l’équinoxe du printems, commence à communiquer à l’air 14 ou 15 degrés de chaleur, on ouvre, pendant le milieu du jour, quelques panneaux, afin de ranimer les plantes affoiblies dans un air étouffé & sans ressort.

Les autres soins nécessaires aux plantes pendant leur séjour dans la serre, consistent à les nettoyer de houillère, détacher les feuilles mortes, jaunes & moisies ; faire la guerre aux insectes, purger la serre de toute mal-propreté & de tout ce qui pourroit occasionner de l’humidité, & corrompre & altérer l’air.


Sortie des Plantes.

Faire passer brusquement un convalescent de l’air doux de sa chambre à un air vif, & d’un régime très-modéré à une vie abondante, ce seroit l’exposer au danger. Y auroit-il plus de prudence à mettre tout-à-coup en plein air des plantes qui n’en ont pas joui pendant neuf mois ; & de leur donner des pluies abondantes & les rosées du ciel, lorsqu’à peine, elles