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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/303

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le terrain, muni de charbons ardens ou d’un briquet & des allumettes, & on commence l’opération par un bout de la pièce. On insinue une tranche allumée dans un trou de mulots, & on pose dessus une motte de terre, pour que la fumée ne puisse pas s’échapper. On fait attention qu’il ne tombe point de terre sur la tranche de papier pour ne pas risquer de l’éteindre. La vapeur du soufre suit la galerie souterraine & sort bientôt par les issues auxquelles elle communique. Mais pour qu’elle fasse son effet, on bouche toutes les issues à mesure que la fumée paroît ; lorsqu’il n’en sort plus, on remet une bandelette allumée comme la première, dans le trou le plus près du dernier où la fumée a paru ; on le bouche comme le premier & avec la même précaution ; les trous par lesquels la fumée cherche à s’échapper, sont bouchés successivement, & on continue jusqu’au bout du champ, toujours en plaçant des bandelettes allumées dans les trous par où la fumée n’est pas sortie, & en bouchant ceux par où la fumée a paru. La vapeur du soufre suit non-seulement toutes les directions des galeries souterraines, mais encore elle pénètre dans les cavités où les mulots se retirent & où ils ne tardent pas à être suffoqués. M. Hell a observé que 10 à 30 sols de soufre, suffisent pour détruire tous les mulots répandus sur 15 à 10 arpens, & qu’une seule personne peut soufrer plusieurs arpens par jour.

Cette opération seroit vraiment avantageuse, si tous les propriétaires des champs riverains la pratiquoient tous à la fois & dans le même jour. Sans cette précaution, & en admettant même, comme démontrée, l’efficacité de l’opération, le champ purgé de mulots, ne tarderoit pas à être couvert de nouveau par les colonies d’animaux qui viendroient des champs voisins. Tout le monde connoît la grande fécondité des mulots & des souris.


SOUS-YEUX de la vigne & des arbres. M. Schabol les définit boutons placés au-dessous des yeux formés de tous les arbres. Ils sont toujours du double plus petits que ces yeux formés. Chacun de ces sous-yeux a une petite feuille aussi qui lui sert de mère-nourrice, & cette feuille est construite tout différemment que les grandes feuilles qui sont aux yeux formés… Ces sous-yeux restent toujours nains, & ne produisent que des bourgeons nains aussi. Il est un moyen d’en tirer avantage, & de les convertir en boutons à fruits par le cassement.


SOUTIRAGE DES VINS. (Consultez l’article Vin)


SPASME. Médecine rurale. On entend par ce mot une augmentation contre nature de la force de chaque organe. Les auteurs qui on cru que le spasme étoit la véritable cause de la fièvre, se fondoient sur l’exemple d’Hypocrate, qui excitoit la fièvre en déterminant le spasme par l’immersion du malade dans l’eau froide.

Le spasme extérieur peut encore venir par sympathie, ou par la propagation des autres spasmes extérieurs. La fièvre lypiriçue nous en offre un exemple. Néanmoins il faut observer, que pour qu’un autre spasme produise une constriction