Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la suite d’une suppuration de quelque organe, les balzamiques, les vulnéraires détersifs & les analeptiques pourront être prescrits avec quelques succès.

La sueur habituelle se traite par les adoucissons, les tempérans, tels que l’eau de riz, légèrement acidulée, dans laquelle on fait dissoudre quelques grains de nitre purifié ; la limonade, l’orangeade, le suc de cerise, délayé dans de l’eau, édulcoré avec le sucre : quand elle est entretenue par le relâchement de la peau, le quinquina & les martiaux doivent être employés, de préférence à tous les autres remèdes.

Il seroit très-dangereux d’arrêter subitement la sueur colliquative. On doit la combattre par quelques cordiaux légers.

Enfin on rappellera la sueur qui aura été subitement interceptée, par de légers diaphorétiques, tels que l’eau de coquelicot & la décoction de la fleur du sureau. On emploiera des frictions sèches sur tout le corps, qu’on recouvrira de linges imbibés de la fumée de carabé ou de thein. M. AMI.


SUFFOCATION. Médecine rurale. C’est une maladie très-aiguë, accompagnée d’une difficulté de respirer très-considérable & presque suffocation.

On ne doit point la confondre avec l’asthme. Elle en diffère tant par la marche que par la terminaison, qui sont toujours très-rapides. L’asthme a des périodes, la suffocation n’en a pas.

Plusieurs causes peuvent lui donner naissance ; de ce nombre sont les maladies inflammatoires de la gorge & de la poitrine. Les corps arrêté dans l’œsophage & la trachée artère ; les polypes au cœur ; la constriction spasmodique du larinx & de la matrice ; les tumeurs & les abcès considérables qui attaquent la substance du poumon, les engorgemens sanguins dans les glandes qui avoisinent les organes de la respiration, un épanchement d’une matière quelconque dans la cavité de la poitrine. Mais ce ne sont point là les seules causes qui peuvent exciter la suffocation ; on doit encore y joindre celles qui émanent des vapeurs du soufre, du charbon de pierre, de la fermentation vineuse. On ne peut pas aussi, dissimuler que l’engorgement sanguin du poumon, ne soit regardé avec juste raison par tous les médecins, comme la vraie cause de la suffocation.

Cette maladie présente presque toujours le plus grand danger, & les personnes les plus expérimentées dans l’art de guérir, sont très-souvent effrayées au premier aspect du malade, quoiqu’elles sachent que le péril n’est pas constamment le même, & qu’il varie suivant la diversité des causes dont elle est l’effet ; mais on peut dire, en général, que la suffocation, qui dépend des vapeurs du charbon, ou du soufre, n’est pas bien dangereuse, si l’on est appelé assez tôt pour pouvoir y remédier promptement. Que celle qui est déterminée par le spasme des nerfs de la matrice cède facilement à la senteur de quelques odeurs fortes, & qu’elle est plus effrayante que dangereuse ; & que celle qui reconnoît pour cause un corps engagé dans la trachée artère ou un polype au cœur, ou un anévrisme, est sans aucun espoir. Il n’en est pas de même de celle