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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/529

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soins & d’attention, on peut en avoir de fleurie pendant toute l’année, en faisant les plantations à temps diffèrens.

Dans les climats tempérés ou chauds, cette plante réussit fort bien sans précautions particulières. On plante son oignon ou dans des vases, ou en pleine terre, dont le sol soit substantiel & léger, c’est-à-dire, composé en grande partie des débris de vieilles couches & de terre franche, afin que celle-ci retienne plus long-temps une masse d’humidité que l’autre laisseroit échapper trop vite.

Le fleuriste qui veut multiplier les oignons de tubéreuse, & en avoir toujours en rapport, doit chaque année les lever de terre lorsque les feuilles sont desséchées, séparer les gros oignons des cayeux, & les cayeux grosseur par grosseur ; enfin les mettre sécher à l’ombre dans un lieu clos où règne un courant d’air. Au retour de la chaleur, il replante qualité par qualité ses oignons dans des planches séparées.


TUE-CHIEN. Voyez Colchique.


TUE-LOUP. Voyez Aconit.


TUF. Sorte de pierre légère, spongieuse, & communément remplie de trous dont la couleur varie, ainsi que la consistance, par les parties étrangères qui s’y trouvent mêlées. Ces pierres sont formées par un limon entraîné par le courant des eaux qui s’est déposé lorsque les eaux sont devenues tranquilles, & qui ensuite a pris la consistance d’une pierre.

En agriculture, le mot Tuf offre une autre acception. Dans plusieurs provinces on le nomme gor, gur, bousin, tuf, &c. La couche pierreuse, ou caillouteuse, ou terre ferrugineuse, alios, ou argilleuse, où pierre sablonneuse, mollasse, & qui se trouve au-dessous de la couche végétale. Doit-on, par les labours, attaquer cette couche inférieure & la mêler avec la supérieure ? Cette question divise les opinions des agriculteurs. S’ils avoient moins généralisé leurs opinions, ils se seroient bientôt entendus.

Il est constant que si la couche supérieure a plusieurs pieds de bonne terre, il est inutile, pour la culture des grains, d’aller fouiller jusques dans le tuf ; mais si l’on plante des arbres, & que la couche supérieure soit seulement de deux pieds, il faut, sans miséricorde, attaquer le gor ou tuf ; & même y faire jouer la mine, si la position d’agrément nécessite à cette dépense, parce qu’il est impossible qu’un arbre destiné par la nature à acquérir de la force, prospère dans un espace de terrain si resserré. Les racines courront sur la superficie du tuf, & ne le pénétreront pas, sur-tout s’il est en couche solide ; bientôt, les racines latérales rempliront tout le terrain, l’affameront ; l’arbre languira, & à la moindre sécheresse il perdra ses feuilles. Si, au contraire, par l’effet de la mine, ou du pic, on a détruit jusqu’à une certaine profondeur la couche supérieure du tuf ; si celle-ci ou celle du dessous, est molasse ; si elle offre des scissures, les racines de l’arbre y pénétreront, & l’arbre prospérera. Ainsi nulle difficulté à ce sujet. C’est tout au plus une plus forte dépense