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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/598

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de l’argille pure, ou de l’argille entre deux bandes de sable ; une veine de terre couleur brune à côté d’une terre jaune ou rouge ; ou enfin une veine de galets ou petits cailloux au milieu d’une masse de terre végétale. Voilà les irréprochables témoins de grands bouleversemens survenus sur la surface du globe que nous habitons, des irruptions tumultueuses des eaux, des fractures que leurs chocs ou leurs retours précipités ont causés ; enfin, des dépôts qui ont si peu d’analogie entre eux. Les éruptions des volcans, les tremblemens de terre doivent être comptés parmi les causes des bouleversemens, dans les déplacemens & effondremens des rochers & des scissures perpendiculaires dans les masses imposantes & énormes qui forment les montagnes.


VÉLAR, ou TORTÈLE, ou ERYSIMUM. Voyez Planche XVIII, page 505. Tournefort le place dans la quatrième section de la quinzième classe des herbes à fleurs de plusieurs pièces & en croix, dont le pistil devient une silique, divisé dans sa longueur en deux loges, par une cloison mitoyenne, & il l’appelle Erysimum officinale. Von-Linné le nomme Erysimum vulgare, & le classe dans la tetradynamie siliqueuse.

Fleur. En forme de croix B, composée de quatre pétales C, disposés en croix. Le pistil D est représenté dans la fleur demi-ouverte. Les étamines E, au nombre de six, dont quatre plus grandes & deux plus courtes ; les deux courtes opposées l’une à l’autre.

Fruit. Silique longuette, menue ; partagée en deux loges séparées par une cloison membraneuse G. Les vulves s’ouvrent longitudinalement de bas en haut, comme on le voit dans la figure F, & répandent les semences H, petites, presque rondes.

Feuilles. Le plus communément en forme de lyre, terminées en pointe, un peu velues.

Racine A, en forme de navet, blanche, ligneuse.

Port. Tiges hautes de deux coudées, cylindriques, fermes, rudes & branchues. Les fleurs, ainsi que les siliques, disposées en longs épis le long des rameaux. Les feuilles alternativement placées sur les tiges.

Lieu. Les terrains incultes & secs. La plante est annuelle, & fleurit en mai & juin.

Propriétés. Feuilles inodores, d’une saveur légèrement âcre ; elles augmentent médiocrement l’expectoration. Elles sont indiquées dans la toux essentielle, lorsque la coction est faite ; dans la toux catarrale, l’asthme pituiteux ; l’éteinte de voix catarrale ; l’éteinte de voix par la violence de la toux, par des cris ou par des chants forcés.

Usages. Feuilles récentes, depuis deux drachmes jusqu’à une once, en infusion dans cinq onces d’eau : feuilles sèches, depuis demi-drachme jusqu’à demi-once, en infusion dans la même quantité d’eau. Le sirop de vélar n’a pas plus de vertus que l’infusion des feuilles, édulcorée avec sucre.


VELVOTE, ou VÉRONIQUE FEMELLE. Voyez Planche XVIII, page 505. Tournefort la place dans la