Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quant à l’échauffement qui a lieu dans les grandes chaleurs, il faudroit tâcher d’en prévenir les suites en donnant de l’eau acidulée, des racines hachées, des légumes, et des fourrages de prairies artificielles ; outre que ces derniers moyens fournissent les plus grandes ressources, en tout temps, aux cultivateurs pour leurs animaux, ce sont encore les seuls qui puissent préserver des effets de la disette dans les années de sécheresse et de pluies prolongées. (Ch. et Fr.)


ÉCHIQUIER, (Pêche,) espèce de filet en nappe simple et carrée, bordée d’une corde, qui est forte sans être grosse, et que l’on attache, par les quatre coins, aux extrémités de deux arcs formés par deux perches légères, pliantes, se traversant en croix, plus longues que la diagonale de la nappe, et fixées, par le point de leur réunion, à une grande perche qui sert de manche au filet. Quelquefois les perches, ou bâtons, ne sont point courbés en arc et forment simplement la croix ; d’autres fois la nappe est attachée presque immédiatement au manche, ou suspendue à une corde.

L’échantillon des mailles de l’échiquier est plus ou moins grand, suivant les espèces de poisson auxquelles on les destine. Il est clair que plus les mailles ont de largeur, plus on a de facilité à retirer le filet de l’eau, et c’est un avantage ; car le succès de cette pêche dépend de la promptitude que l’on met à le relever.

Pour pêcher avec l’échiquier, on le plonge dans l’eau, de manière que la nappe s’étende sur le fond ; on choisit les endroits échauffés par les rayons du soleil, ou ceux dans lesquels on apercevra beaucoup d’insectes. On retire le filet dès que l’on voit au dessus quelques poissons, ou que l’on juge qu’il peut s’en trouver. Cette sorte de pêche se fait en toute saison. (S.)


ÉCLATS. (Jard.) On appelle ainsi des parties séparées des souches mères, et qui ont une organisation semblable, mais qui n’ont pas de racines particulières ; ce sont de véritables bourgeons qui, au lieu de croître sur des branches, viennent sur le corps des racines. Il est plusieurs végétaux, soit parmi les herbacés, soit parmi les ligneux, qui se multiplient par la voie des éclats de leurs racines, tels que plusieurs ombellifères vivaces à grosses racines solides ; des câpriers, des figuiers, et des palmiers même. Ce qui sera dit sur la manière de séparer les œilletons, de les faire reprendre et de les cultiver, est absolument la même chose pour les éclats, et nous y renvoyons. On doit observer seulement de ne pas arroser les éclats avant qu’ils ne poussent ; de les tenir plus sèchement, et d’exciter leur végétation par une douce chaleur, particulièrement pour les espèces des climats chauds. À défaut d’éclats tirés des racines, on éclate quelquefois des tiges dans la longueur de plusieurs pieds, et avec les racines qui se trouvent correspondre à la portion éclatée. Ce moyen ne réussit pas toujours ; on l’emploie pour quelques végétaux rares, et, avec des soins, il donne souvent des résultats satisfaisans. Voici le moyen employé : Veut-on multiplier un jeune arbre de deux à trois pieds de haut, dont la tige a environ deux pouces de diamètre par bas ? on l’enlève de terre avec toutes les racines ; on lui coupe la tête horizontalement avant la naissance des branches, ensuite on le fend en deux ou même en quatre parties dans toute sa longueur, et on laisse à chaque quartier de l’individu, la portion de racines qui lui appartient ; on la rogne un peu par l’extrémité, et on supprime toutes les parties qui ont pu être déchirées par l’opération.

On plante chaque quartier séparément dans une terre meuble et substan-