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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/279

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la cuisse. La toison dont le mouton est revêtu, ne permet pas d’employer ce moyen, si ce n’est lorsqu’on applique le fer sur le chanfrein, sur les joues, ou sur les cornes du mouton, et dans le cas seulement où l’on voudroit donner une marque commune à un certain nombre d’animaux. Mais il faut, en outre, désigner chaque animal par une marque distinctive. Quelques personnes emploient des plaques de métal, sur lesquelles sont gravés les numéros ; on perce ces plaques, et on les attache avec une ficelle au cou de l’animal, ou, à ses oreilles, avec un fil d’archal ; ce moyen, un peu coûteux, ne peut être exécuté dans certaines circonstances. Il arrive d’ailleurs que les numéros se détachent quelquefois, ce qui est sujet à inconvénient. Lorsqu’on veut avoir un compte exact de l’état de son troupeau et du résultat de ses expériences, le moyen le plus facile, et celui qui atteint le but, est celui de faire des entailles aux oreilles des moutons.

Si l’on élève sur la même ferme un troupeau de race pure, et un troupeau de métis, il sera nécessaire, pour éviter les méprises, de donner à tous les individus du premier troupeau, une marque différente de celle qu’on emploîra pour reconnoître les animaux du second.

On se servira, dans ce cas, d’un fer qu’on appliquera, après l’avoir fait rougir, sur la face des animaux. Ce fer, qui portera l’empreinte d’une lettre ou d’un numéro, doit avoir environ cinq ou dix millimètres (trois à cinq lignes) de diamètre.

On marquera ensuite chaque individu du troupeau, d’un numéro formé par des entailles faites sur les oreilles. Il suffira d’employer deux chiffres romains, savoir, I et V, pour former une série de numéros, jusqu’à cent quatre-vingt-dix-neuf. On recommencera une nouvelle série, lorsqu’on sera parvenu à ce nombre, en marquant les animaux de la seconde, troisième, quatrième série, etc., avec un fer rouge, portant une empreinte différente de celle qu’on aura déjà employée, ou en plaçant ce fer sur des parties différentes de la face. On parviendra ainsi à numéroter les troupeaux les plus nombreux.

On forme les marques en taillant les deux chiffres romains sur le bord supérieur ou inférieur des oreilles ; l’oreille gauche portera les dizaines, et l’oreille droite les unités. Il vaut mieux tailler le bord inférieur de l’oreille, par la raison que le bord supérieur garantit mieux cet organe de la pluie et des autres intempéries de l’air. Le numéro I (Voyez la planche IV}, désignera autant d’unités qu’il sera marqué de fois, jusqu’au nombre de quatre inclusivement. On enlèvera une petite portion du bord de l’oreille, dans cette forme V, pour marquer le N°. 5. On indiquera le numéro suivant, jusqu’à neuf inclusivement, des moutons. de cette manière :

N°. 6, indiqué par VI.
N°. 7, VII.
N°. 8, VIII.
N°. 9, IX.

Les marques qui expriment sur l’oreille droite les unités, exprimeront sur l’oreille gauche un nombre correspondant de dizaines.

On pourroit se servir d’un autre système de numérotage, par lequel il seroit facile de connoître, au premier aspect du numéro, la généalogie des individus. Si l’on a un troupeau dont on veuille tirer race, on numérotera les animaux, ainsi que nous venons de le dire, et l’on mettra à chaque nouvel agneau le numéro de sa mère sur une oreille, et celui se son père sur l’autre ; le bord supérieur serviroit, dans ce cas, à marquer les unités, et le bord inférieur les