Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/376

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moyens pour l’ouvrager, s’il est permis de s’exprimer ainsi, seront perfectionnés et multipliés.

Cependant, en applaudissant aux avantages de l’orge mondé, nous sommes bien éloignés d’en proposer l’emploi à l’entière exclusion du riz ; mais nous observons que, quand il s’agit de grands établissemens, où il se fait une consommation considérable de cet aliment, on ne sauroit trop mettre à profit les ressources de l’économie, puisque souvent c’est en épargnant les dépenses répétées, minutieuses en apparence, qu’on parvient à satisfaire à tous les besoins, et à soulager tous les maux. Eh ! pourroit-on être indifférent au moyen de tarir une source par laquelle s’échappe notre numéraire, pour aller enrichir les étrangers !

Supposons, en terminant, que l’expérience de nos voisins et l’analyse n’admettent aucune différence entre le riz et l’orge mondé, soit pour l’agrément de la nourriture et son intensité, soit pour ses effets diététiques, soit enfin pour son prix, on ne peut se dissimuler qu’il y auroit toujours des avantages sensibles à préférer l’emploi d’un grain, qui croît parmi nous, et qu’il est si facile de Se procurer par-tout, sans que sa culture puisse jamais entraîner les inconvéniens qui sont les suites inévitables de celle du riz.

Ce sont ces vérités qui ont frappé le Conseil de santé des armées, et, dans un rapport qu’il a fait au gouvernement sur l’orge mondé, apprêté sous forme de riz crevé, il a déterminé le ministre de la guerre à en autoriser l’usage graduellement, et concurremment avec ce dernier grain, dans les hôpitaux militaires de Paris et de St-Denis.

Les mêmes mesures de prudence ont dirigé l’École de Médecine de Paris, consultée par le ministre de l’intérieur sur l’usage de l’orge mondé pour les hospices de cette ville ; mais, convaincue que, quand il s’agit de prononcer sur la qualité nutritive de telle ou telle substance, destinée à remplacer des alimens avec lesquels les organes sont familiarisés, on ne sauroit être trop circonspect, elle a proposé d’administrer l’orge mondé à différentes personnes, et principalement celles que l’École reçoit dans son hospice. C’est alors qu’on pourra juger, d’après les effets, de tous les avantages de sa substitution au riz.

En attendant, les éloges donnés, de toute antiquité, à l’orge, ne permettent plus de douter de sa salubrité, sous quelque forme qu’on en fasse usage, soit en santé, soit en maladie. Chamousset, ce philanthrope dont le nom rappelle toutes les vertus patriotiques, et particulièrement celles qui tiennent directement au bonheur des hommes, Chamousset n’a rien oublié pour agrandir le cercle des ressources qu’on peut trouver dans l’orge mondé, grué et perlé. Au reste, la proposition de substituer l’orge mondé au riz n’est point une innovation ; depuis longtemps, dans plusieurs de nos départemens qui confinent à l’Helvétie, cet usage est connu et adopté : on le mange crevé et cuit, avec différens véhicules ; souvent on le prépare avec de la viande ; et c’est sur-tout de cette manière qu’il sert dans plusieurs fermes, où les ouvriers s’en trouvent fort bien. (Parm.)


ORTOLAN, (Emberiza ortolanus Lin.) oiseau du genre du bruant, dans l’ordre des passereaux. (Voyez le commencement de l’article Étourneau.)

Caractères génériques : Le bec gros et conique, ayant la pièce inférieure à bords rentrans et plus large que la supérieure, au dedans de laquelle est un tubercule osseux.

Cet oiseau, un peu moins gros que le moineau franc, n’a rien de brillant dans sa parure ; les teintes douces et variées de son plumage plaisent à l’œil sans l’éblouir. Sur