Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/420

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapidité, et nagent le plus souvent près de sa surface ; extrêmement voraces, elles se jettent sur toutes les proies qui se présentent ; elles ne s’épargnent même pas entr’elles.

On peut les transporter vivantes assez loin, dans de l’herbe, et en peupler les étangs ; mais elles ont bientôt dévoré les petits poissons qui s’y trouvent : il vaut mieux, lorsqu’on le peut, mettre les perches seules dans un étang particulier, avec des poissons de peu de valeur dont elles font leur nourriture. Elles y contractent, de même que dans les lacs, une maladie singulière : quand la surface de l’eau ne présente plus qu’une couche de glace, leur corps enfle, et il sort tantôt de leur bouche, tantôt de l’extrémité de leur canal intestinal, une petite vessie qui a été prise mal à propos pour leur vessie d’air que la maladie auroit poussée au dehors. Le remède, comme le préservatif de cette maladie, est de faire à la glace des ouvertures qui laissent un passage aux miasmes pernicieux, et leur permettent de se dissiper dans l’atmosphère. Un autre mal dont on ignore la cause, parce qu’il se manifeste en plusieurs circonstances différentes, agit sur l’épine du dos des perches, la fait fléchir et courber, de manière à rendre ces poissons comme bossus.

Pêche de la perche. La gloutonnerie de ce poisson l’expose à devenir fréquemment la proie de la gloutonnerie plus forte encore, mais industrieuse de l’homme, son plus cruel ennemi. Les lignes, soit volantes, soit dormantes, sont des instrumens très-favorables pour prendre les perches qui, entraînées par leur voracité, s’élancent avec précipitation vers les amorces attachées aux hameçons. Un petit poisson, un ver de terre, une patte d’écrevisse, du foie de quelque quadrupède, particulièrement celui de chèvre, sont les appâts que les pêcheurs emploient avec le plus de confiance. Mais ils doivent se souvenir que la perche se tient habituellement fort au dessus du fond, et que pendant les chaleurs elle s’élève à la surface des eaux.

Une autre habitude des perches rend leur pêche abondante au temps du frai ; les femelles vont alors se frotter contre les roseaux ou d’autres corps aigus, afin de se débarrasser des œufs dont le poids les incommode ; des nasses et des louves, dans les gorges desquelles on arrange des branches de pin ou de bruyère, attirent et retiennent ces femelles, qui les recherchent pour s’en aider dans leur ponte.

On prend encore les perches avec des filets. Le tramail plombé et flotté que l’on place en travers du courant, est sur-tout en usage dans les rivières. Les pêcheurs ont remarqué qu’aussitôt que la perche a donné dans un filet, elle se renverse sur le dos, comme si elle étoit morte ; mais elle reprend bientôt sa position naturelle et sa vigueur. Il est probable que cette sorte d’étourdissement est produite par la rapidité avec laquelle le poisson se heurte contre le filet.

Quand les étangs où les perches abondent sont gelés, il est facile de saisir avec la main ces poissons qui viennent en troupes se présenter au bord des trous que l’on ouvre dans la glace. (S.)


PERCHE, (Pêche.) Voyez l’article Ligne. (S.)


PERDRIX, genre d’oiseaux de l’ordre des gallinacées. (Voyez au mot Caille.)

Caractères génériques : Le bec court, fort et convexe ; les narines à demi-recouvertes par un opercule ; les yeux presque toujours entourés de petites excroissances mamelonnées ; la queue courte ; quatre doigts, trois en avant et un en arrière, tous séparés jusqu’à leur naissance.