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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/48

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dose. Si l’animal se refuse absolument à prendre ce breuvage, faites-en un opiat, en incorporant ces substances dans suffisante quantité de miel. Il faut de plus donner cette même dissolution de gomme ammoniaque en lavemens ; mais on aura soin de fouiller l’intestin rectum, et de le vider avant que de lancer cette liqueur avec la seringue. Il faut encore aviser à tous les moyens de forcer l’animal de garder le lavement. Ces moyens doivent être continués sans interruption pendant quinze à vingt jours. Si à la suite de l’usage de ces médicamens, la brosse enlève beaucoup de crasse, c’est une marque que la transpiration s’opère. Dans le cas contraire, il faut avoir recours aux bains de vapeur, (Voyez Vapeur) que l’on fera prendre tous les trois à quatre jours ; et donner, pendant le bain et à la sortie, trois ou quatre pintes d’infusion de parties égales de fleurs de sureau et de coquelicot.

Si le farcin est compliqué d’eaux aux jambes, de gale, il faudra, outre le traitement prescrit, joindre ceux qui conviennent essentiellement à ces maladies. (Voyez Eaux aux jambes, Gale.)

Si l’on remarque des signes d’affection vermineuse à la première cornée de ce breuvage, ajoutez une cuillerée à bouche d’huile empyreumatique distillée sur l’essence de térébenthine. S’il y avoit des tumeurs œdémateuses sous le ventre ou aux extrémités, il faudroit ajouter au breuvage cinq à six gros de sel martial ou vitriol vert, une once de sel commun, et doubler la dose d’huile empyreumatique distillée.

Soins et régime. Outre ceux que nous avons prescrits comme prophylactiques, il faut soutenir les forces du sujet par de l’avoine, donner de la paille dans les intervalles, et ne permettre l’usage du foin qu’autant qu’il sera nécessaire pour empêcher l’animal de dépérir. On donnera d’avoine la moitié de ce qu’il consommoit ordinairement, et on y ajoutera une poignée de blé froment, ou une pareille quantité de féveroles ; la boisson sera l’eau pure, dans un seau de laquelle on aura fait dissoudre une once de sel de nitre, et deux onces de sel commun. L’animal sera placé dans une écurie très sèche et très-saine, ni fraîche ni chaude, dans laquelle on aura soin que l’air se renouvelle, dont le sol sera tenu propre et garni d’une litière fraîche. Le pansement de la main sera répété matin et soir ; il sera exécuté à fond, et doit essentiellement consister dans l’action de la brosse que l’on ne sauroit promener trop long-temps et trop fortement sur toute la surface du corps. L’éponge, avec laquelle on nettoiera les parties flasques, comme le fourreau, les paupières, les naseaux, ne doit être qu’humectée, pour éviter de les mouiller.

Quant à l’exercice, il doit avoir lieu matin et soir, s’exécuter au pas pour les chevaux massifs, et au petit trot pour les chevaux légers. Cet exercice doit se continuer long-temps et être d’autant plus soutenu, que celui qu’ils ont quitté étoit plus actif ; car rien ne donneroit plus d’intensité à la maladie, qu’un repos absolu ; mais il faut prendre garde que l’exercice ne sorte des bornes raisonnables : il y auroit autant d’inconvéniens à épuiser les forces de l’animal, qu’à le condamner à l’inaction. L’exercice de la charrue ou de la herse est celui qui convient le mieux, pourvu qu’on en retire les chevaux avant qu’ils ne soient en sueur. Les animaux rentrés à l’écurie, on les couvrira, mais on ne leur donnera à manger qu’après une bonne de mi-heure de repos.

Il me faut pas oublier que le succès des moyens que nous avons prescrits dépend de leur concours. Ainsi, le farcin grave, rebelle, soit qu’il consiste dans des chapelets, dans des ulcères, dans des tumeurs irrégulières, doit être traité à la fois par l’opération, par les moyens intérieurs, et par des soins exacts. Nous avons encore désigné celui qui est au dessus du pouvoir de l’art, et que le talent de l’artiste doit reconnoître d’abord comme incurable. (Ch. et Fr.)


FEU, (Pêche.) La pêche au feu se pratique pendant la nuit avec des lumières qui attirent le poisson, et on le prend, soit a la fouenne, soit avec des filets. La chasse et la pêche au feu étoient défendues par les anciennes ordonnances. (S.)


FILETS. On comprend, sous cette dénomination générale, tous les engins qui se composent de fils tissus & mailles claires et ouvertes, et qui, sous plusieurs noms et au moyen de diverses formes, rendent infiniment plus destructive non seulement la guerre que l’homme déclare aux quadrupèdes, mais encore celle par laquelle il rend les habitans des eaux et de l’air tributaires de ses besoins. C’est surtout dans cette seconde guerre que les