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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/545

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sèche, ni trop humide, et où elle laisse aisément enlever les racines.

Ces racines, la plupart longues, grêles et sans consistance, ne peuvent rester de toute leur longueur ; elles se ramasseroient en paquets ou se courberoient sur elles-mêmes, lors du repiquage ; il convient donc de les rogner. Pour les plantes, rustiques, cette opération est peu dangereuse ; elle consiste à prendre le plant à poignée et à rogner sa racine à un, deux, trois et jusqu’à six pouces du collet de la lige, suivant la nature du végétal et l’étendue de ses racines.

Cette opération n’est pas aussi dangereuse qu’on le croit au premier coup d’œil, elle est même utile pour les plantes herbacées annuelles ; toutes ces racines coupées en poussent une grande quantité d’autres qui, se répandant à la surface de la terre, augmentent considérablement les bouches nourricières des végétaux, et leur portent un accroissement de sucs qui tourne au profit de leur volume, de la beauté de leurs fleurs ou de la qualité de leur produit.

Mais il convient de choisir le moment le plus favorable à cette opération, et d’administrer au jeune repiquage la culture la plus convenable à sa reprise. Autant qu’il est possible, il faut choisir un temps couvert, chaud et humide pour lever le jeune plant de son semis, n’en arracher que ce qu’on peut en planter dans un tiers de jour, le tenir à l’ombre et à l’abri du contact de l’air, jusqu’au moment de le planter ; et, lorsqu’on procède à sa plantation, il ne faut pas discontinuer jusqu’à ce qu’elle soit effectuée.

Cette plantation consiste à faire des trous avec un plantoir sur les lignes tracées précédemment et à des distances déterminées par le volume que doit occuper la plante dans son état parfait. On place à fur et à mesure qu’ils sont faits, dans chacun de ces trous, le jeune plant qu’on enterre aussitôt avec le même plantoir.

Immédiatement après la plantation, on arrose copieusement, et avec l’arrosoir à pomme, toute la surface de la plante nouvellement plantée ; celle opération se répète, matin et soir, dans les huit ou dix premiers jours du repiquage ; après quoi le jeune plant étant repris, on ne l’arrose que lorsqu’il en a besoin. Si, dans les premiers jours, après le repiquage, il survenoit des coups de soleil, susceptibles de brûler la jeune plantation, il conviendront alors de la couvrir d’un très-léger lit de paille, ou mieux encore de paillassons à claire-voie, soutenus par des fourchettes.

Le repiquage des plantes herbacées annuelles se fait pendant presque toute l’année, dans les jardins légumiers et fleuristes. Il n’y a que le temps des gelées, celui des pluies trop abondantes et la trop grande sécheresse qui rendent cette opération impraticable.

À la campagne, on ne la pratique qu’au printemps et à l’automne, soit pour la culture des gros légumes, des colzas, des tabacs, des chardons à bonnetiers et autres plantes économiques.

Les repiquages des jeunes plants de plantes annuelles des tropiques et de la zone torride, se font dans des pots que l’on place sur des couches et sous es châssis qu’on a soin d’ombrager des rayons du soleil jusqu’à leur parfaite reprise. La préparation des racines du jeune plant de ces plantes et leur plantation sont les mêmes ; toute la différence, ne provient que de ce que les uns sont plantés en pleine terre, et les autres dans des pots ou sur des couches.

Les repiquages des jeunes plants de plantes vivaces herbacées ne diffère que très-peu de celui des plantes annuelles. Les racines sont taillées de la même manière, lorsqu’elles ne sont que fibreuses : on les plante également par carrés ou