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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/546

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par planches ; mais les distances auxquelles il convient de les planter, lorsque ces plants sont destinés à rester dans la place où on les met, doivent être en général plus considérables que celles qu’on donne aux plantes annuelles. Il en est, telles que les diverses espèces de rhubarbes, les sylphides, les hélianthes et autres grandes plantes, qui doivent être placées à trois à quatre pieds les unes des autres, tandis que les plus petites n’ont besoin d’être distanciées que de six à sept pouces, et les intermédiaires, d’environ un demi-mètre. C’est au cultivateur à connoître le volume de ses plantes dans leur état parfait, et à leur proportionner l’étendue du terrain qui leur est nécessaire.

Il convient aussi de donner à cette division de végétaux un terrain plus profond et plus substantiel qu’à celui des plantes annuelles.

Si dix à douze pouces de profondeur suffisent ordinairement pour des plantes annuelles, il en faut au moins le double pour les végétaux vivaces, tels que les mandragores, quelques espèces de rhubarbes, de berces, de férules et autres, dont les racines s’enfoncent à plus de trois pieds et demi de profondeur, et ont jusqu’à six et même huit pouces de diamètre.

De plus, leurs racines étant en général plus fortes et plus charnues, il est utile qu’elles soient plantées dans une terre plus forte et plus ferme que les plantes annuelles, qui ont pour l’ordinaire un chevelu tendre et délié. (Th.)


REPUCE, (Chasse aux oiseaux.) C’est le même piège que le Rejet. Voyez ce mot. (S.)


RETS, (Chasse et Pêche, ) synonyme de filets. Voyez la description des rets saillans) à l’article Alouette. (S.)


RHUBARBE. Indépendamment des espèces de rhubarbes cultivées au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, on y voit encore le rheum raponticum, ou le rapontic, et le rheum ribes Linn., nouvellement rapportés d’Asie par MM. Labillardière, Brugnière et Olivier. Quelques uns des individus qui existent dans cet établissement ont déjà passé plusieurs hivers en pleine terre ; l’un d’eux a fleuri pour la première fois vers le 15 d’avril.

Beaucoup d’auteurs arabes ont parlé du rheum ribes, à cause de ses propriétés médicinales ; mais il n’en existe cependant encore aucune bonne description, et les figures qu’on en a publiées sont incorrectes ou incomplètes, si on excepte celles que vient de donner M. Desfontaines, professeur de botanique, dans le dixième cahier des Annales du Muséum d’Histoire naturelle. Voici une note que lui a communiquée M. Olivier, de l’Institut, qui a voyagé dans les continens où cette plante est très-commune.

« Les Persans donnent à cette rhubarbe le nom de riebas ; elle croît naturellement dans les terres argileuses assez sèches, couvertes de neige toute l’année ; elle fleurit au printemps, et ses graines sont mûres à la fin de l’été. Les habitans font grand cas des jeunes pousses, et sur-tout les pétioles, qu’ils mangent crus, assaisonnés avec du sel et du poivre après en avoir enlevé l’écorce, et qu’ils vendent dans les marchés ; leur saveur est piquante et agréable ; ils en expriment le suc, qu’ils évaporent et réduisent à l’état de sirops et de conserves, avec du miel et du raisiné, et dont ils font de grands envois dans tous les pays ; ils les emploient comme médicamens dans les fièvres putrides et malignes. » Mais, M. Olivier ne croit pas qu’ils fassent usage de la racine.

L’on distingue, en Perse, deux sortes de ribes, l’une croît spontanément sur les montagnes, l’autre est cultivée dans les jardins. Celle-ci devient beaucoup plus grande ; on la couvre de terre pour en faire blanchir le » feuilles et les tiges, à l’instar des cardons. On les vend dans les marchés d’Ispahan et autres lieux. Elles se mangent avec les viandes, et c’est un assaisonnement extrêmement agréa-