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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/554

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on envisager ces recettes de poudres alimentaires achetées des sommes exorbitantes par le gouvernement, et vantées avec excès par leurs auteurs, comme des ressources assurées dans tous les cas ? Il en est de ces poudres comme de la plupart des spécifiques que nous voyons renouveler de temps en temps par des gens à secret ; ils sont consignés dans nos plus anciens livres, et délaissés, parce que l’expérience éclairée de l’observation les a appréciés à leur juste valeur.

Du riz en farine. Le riz, dépouillé de toute partie corticale, peut être moulu entièrement sans résidu ; mais son état sec et dur exige un mouillage préalable. Dans l’état de farine, il a la blancheur et le cri de l’amidon, sans en avoir la finesse et le toucher ; délayé dans l’eau, en même proportion que l’amidon du blé, il fait beaucoup moins d’empois.

Sous forme de farine, le riz mis avec l’eau, le lait et le bouillon, porte le nom impropre de crème de riz. C’est celui de la Caroline qu’on préfère pour cette préparation ; son usage est recommandé pour la maladie et la convalescence.

Pendant la révolution, on a souvent proposé aux différentes administrations de convertir le riz en farine, pour en délivrer une certaine quantité à chaque volontaire, et le mettre en état, par ce moyen, de pourvoir à ses besoins imprévus, pendant l’espace de dix à douze jours. Je me suis toujours opposé à cette proposition, persuadé qu’elle ne pouvoit devenir un moyen d’épargner sur les subsistances et être utile aux soldats. En effet, la facilité qu’a le riz de se conserver et de supporter les plus longs trajets sans avarie, et d’exiger peu d’apprêt, lorsqu’il s’agit de le transformer en comestible, sont des avantages connus, et doivent servir à démontrer que, si le blé et les autres grains qui constituent la subsistance fondamentale de l’Europe, eussent réuni les mêmes qualités, ses habitans n’auroient pas songé à les moudre ni à les panifier.

En effet, pour moudre le riz, il faut une opération préalable, qui y ajoute du poids sans augmenter l’effet nutritif ; on doit le mouiller comme les grains des pays méridionaux. Une fois déformé, il est difficile de juger si le grain auparavant a été criblé et purgé de la poussière, des pierrailles que les meules et les bluteaux confondent, sans que les organes les plus exercés parviennent à les déceler. Je dirai plus, c’est que le grain pourroit être altéré avant d’avoir passé sous les meules, et que, dans l’état de farine il est impossible de s’en appercevoir.

Tous les avantages sont donc pour le riz en grain, et les inconvéniens pour la farine. Que gagneroit le militaire à le porter sous cette dernière forme ? Ne lui faudroit-il pas toujours le concours de l’eau, du feu et du vase pour le cuire ? D’ailleurs, le riz, a moitié crevé, est une sorte de pain qu’on peut manger avec tout ; en farine, il n’a que l’aspect d’une bouillie.

Le riz en grain mérite donc la préférence, considéré sous tous les rapports ; ce n’est absolument que dans des cas particuliers qu’on doit le réduire en farine, et cela, pour en préparer ce qu’on nomme crème de riz, destinée aux malades, pour lesquels on ne sauroit trop chercher à varier le goût et la forme des alimens qui constituent le régime. (Parm.)


ROSSE ou GARDON, (Cyprinus rutilus Lin.) poisson du même genre que la Carpe. (Voyez ce mot.)

Caractères spécifiques : Douze rayons à la nageoire anale, laquelle est rougeâtre, de même que les autres nageoires.

Les lèvres de la rosse sont colorées en rouge, son dos arrondi est teint en noir