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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/659

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Du système épidermoïde. Ce système renferme deux substances différentes ; a, l’épiderme proprement dit ; b, les glandes épidermoïdales.

De l’épiderme. Cette membrane, cc, fig. 6, enveloppe tout le végétal, comme elle enveloppe l’animal. Elle varie chez les divers végétaux, et chez les diverses parties du même végétal. Dans les plantes herbacées, l’épiderme est un tissu fin et délicat ; celui des jeunes tiges et des feuilles est plus fin que celui des tiges ; celui des fleurs est encore plus délicat, et celui des racines est le plus grossier. Dans les grands arbres, l’épiderme a plus de consistance ; il est composé de plusieurs lames superposées, qu’on distingue très-bien dans l’épiderme du bouleau, du cerisier.

L’épiderme, vu à la loupe, paroît percé de plusieurs trous de différentes grandeurs et de différentes figures. Ils ont différens usages ; les uns servent à la transpiration, les autres à l’absorption ou exhalation : ceux-ci donnent passage aux poils.

Des glandes épidermoïdales. Ces glandes, appelées milliaires par Guétard, corticales par Saussure, évaporatoires par Hedvvig, épidermoïdales par l’auteur, sont très-visibles dans le bouleau, le cerisier. Elles paroissent destinées à sécréter une liqueur propre à lubrifier les feuilles et l’épiderme, ainsi qu’à les garantir de l’humidité, et de l’intempérie des saisons.

Du système pileux. Ce système renferme deux objets principaux ; a, les poils dont sont couverts les végétaux ; b, les glandes qui se trouvent à l’origine de ces poils.

Des poils. Le plus grand nombre des végétaux est couvert d’une quantité plus ou moins considérable de poils. Chez quelques uns, tels que la piloselle, les poils sont très-longs ; d’autres les ont plus courts : ils sont durs et même piquans chez quelques uns, tels que l’ortie ; chez d’autres, tels que l’argentine, ils sont doux et soyeux.

Des parties internes des plantes, telles que les graines du pommier, du poirier, ont également des poils.

Les poils ont une grande excitabilité, suivant l’observation de Prévost. Il a observé que les poils du panicum étoient très-irritables.

Des glandes des poils. À l’origine des poils, on trouve toujours une petite glande, ou bulbe semblable à celle que l’on voit à l’origine des poils des animaux. L’auteur leur donne le nom de pileuses. Elle paraissent avoir un double usage. Le premier est de nourrir les poils de la même manière que le bulbe du poil des animaux sert à le nourrir.

Le second usage des glandes des poils des végétaux, est de fournir à la sécrétion d’un suc particulier, tel que ceux de la glaciale, du rossolis, du cicer ; car le poil paroît percé dans toute sa longueur, pour donner issue à ces sucs.

« Du système épineux. Les épines forment un système particulier chez les végétaux. On en doit distinguer de deux espèces : les unes ne sont que la continuation des petites branches terminées par une pointe acérée, telles sont les épines du néflier.

Les autres, telles que celles du rosier, de la ronce, sont une production particulière ; leur intérieur est composé d’une substance médullaire, analogue à celle de la peau : elle est recouverte par une substance cornée ou kératique, terminée par une pointe acérée et souvent recourbée.

Du système dermoïde. Au dessous de l’épiderme, on rencontre une substance succulente plus ou moins épaisse, dd, fig. 6. Sa couleur est le plus souvent verte ; mais d’autres fois elle est jaune, rouge, violette, bleue, blanche. Cette substance, qui est le derme, correspond à la vraie peau ou chorion des animaux. Elle est de la nature des membranes muqueuses, ainsi que nous l’avons dit.

Le derme varie dans les diverses espèces des végétaux, et dans les diverses parties des végétaux ; ainsi, le derme des jeunes branches diffère de celui de la tige, et celui des racines diffère des uns et des autres.

Du système colorant chez les végétaux. On trouve entre l’épiderme et la peau des animaux, un tissu particulier qu’on appelle réticulaire, dans lequel on croit que réside le principe qui colore la peau des différentes variétés d’hommes, les noirs, les cuivrés, les basanés.

Chez les végétaux, il y a également une substance qui en colore la peau ou derme ; la couleur de ces principes varie chez les divers végétaux, et même dans les différentes parties du même végétal. Il est, en général, d’un vert plus ou moins foncé ; mais il est rouge dans la betterave ; jaune dans la carotte ; bleu violet dans les campanules ; noirâtre dans l’ébène. Sa couleur varie prodigieusement dans les pétales.

Le principe colorant des végétaux paroît composé de carbone, d’hydrogène et souvent d’azote. Nous verrons que les différentes parties des plantes exhalent différentes espèces