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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/681

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couleur de cerise ; cependant l’artiste tracera d’abord avec le cautère cuîlaire, chauffé a un degré moindre, rois raies verticales de cautérisation,’une dans le centre, les deux autres à ine distance égale de la raie mitoyenne ; t de chaque bord de la poche du vési’on ; elles seront parallèles, et partiront le cinq à six pouces au dessus du jarret, descendant jusqu’au premier tiers du canon.

Le cautère, chauffé légèrement d’abord, n’intéressant que les poils, laisse à l’artiste la facilité de rectifier les raies qui ne seroient pas régulières.

Ces trois raies tracées, il place un bouton de feu sur la partie la plus déclive du vésigon ; mais le fer du bouton doit être taillé de manière qu’à son extrémité il soit cylindrique dans une longueur de deux lignes, et que l’endroit de cette partie qui s’applique sur la peau soit plan.

Nous recommandons que l’artiste ait plusieurs cautères de même forme, toujours chauds, à sa disposition, à l’effet de les renouveler dès l’instant qu’ils perdent le degré de chaleur prescrit.

Il passera ces cautères tour à tour dans les raies tracées ; il n’appuiera point sur le manche de l’instrument, son propre poids étant plus que suffisant pour appliquer sur la partie : cette cautérisation devant brûler le moins qu’on peut le tégument, et cependant faire pénétrer le plus possible de calorique, le cautère tutélaire ne doit point s’arrêter. Il le repassera successivement dans les raies tracées, et il importe que la partie qui vient de subir l’impression du feu soit refroidie de la cautérisation précédente, avant que d’en recevoir une autre : cette attention contribue beaucoup à l’efficacité du moyen.

Afin que le degré de cautérisation soit égal dans toutes les raies, il est indispensable d’établir de l’ordre dans la distribution de la cautérisation ; ainsi, de la raie du centre, on passera à celle d’un côté, puis à celle de l’autre, et enfin le bouton aura son tour. Cet ordre étant établi, la partie qui vient d’être cautérisée absorbera tout le calorique, avant qu’une autre raie de cautérisation ne vienne l’atteindre. Il en est de même pour le bouton ; il doit aussi agir peu à peu ; cependant ce bouton de feu devant charbonner la petite surface qu’il cautérise, il doit y être un peu plus longtemps appliqué : la raie de cautérisation sera suffisante lorsqu’elle réfléchira une couleur d’or, et qu’elle laissera suinter par les pores de la peau, qui sont alors béans, une sérosité roussâtre. Quant à la surface atteinte par le bouton, on juge par son peu de résistance qu’elle est suffisamment charbonnée, pour tomber en escarre au bout de quatre à cinq jours, époque de la suppuration ; cette escarre ne se détachant que peu à peu, sa chute totale est toujours accompagnée d’une ample évacuation de l’humeur synoviale surabondante.

Cette évacuation opérée ainsi, donne aux parties environnantes le temps de revenir sur elles-mêmes, de prendre un degré de force suffisant pour l’inflammation qui suit la cautérisation, inflammation qui opère une résolution générale dans toutes les parties tuméfiées.

On sent bien que pour produire l’effet désiré, ce type inflammatoire doit être dirigé par l’art, étant susceptible d’être trop fort ou trop foible ; on reconnoît qu’il est au degré convenable, lorsque la suppuration s’établit du quatrième au cinquième jour ; alors la douleur, suite nécessaire de la cautérisation, a augmenté jusqu’au troisième jour inclusivement ; cette douleur diminue peu à peu ; et à mesure que la suppuration devient plus copieuse, l’inflammation se calme, la résolution s’opère, toutes les parties rentrent peu à peu sur