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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/692

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sèdent-elles cette propriété qu’en raison de l’albumen qu’elles contiennent ; mais que parmi les matières de ce genre, l’ichtyocolle est préférable à la colle de Flandre, parce qu’elle est presque sans couleur, insipide, et ne communique rien de désagréable aux liqueurs clarifiées par cet intermède ; qu’enfin, relativement à l’économie, la première avoit l’avantage.

On reconnoît que la plupart des vins blancs, clarifiés au moyen de la colle de poisson, sont plus transparens et gardent plus longtemps leur limpidité que ceux clarifiés avec les blancs d’œufs qui, par le contact avec l’air atmosphérique, perdent bientôt cette limpidité.

Quant aux vins rouges, je pense qu’il faudroit essayer de nouveau la colle de poisson qui, selon moi, peut remplacer avec avantage les blancs d’œufs, puisqu’il en faut beaucoup moins pour la même quantité de vin ; mais il n’y a pas de doute que son action clarifiant ne dépende de la nature et des proportions des principes sur lesquels elle s’exerce, et qu’on ne sauroit employer le même mode pour toutes les espèces de vins, qui exigent plus ou moins de temps pour acquérir le maximum de leur perfection comme boisson, et que ce mode doit être déterminé d’après la connoissance de la composition de la liqueur à clarifier.

Il y a ici un objet à calculer, c’est l’économie. La colle de poisson peut également clarifier toutes sortes de vins blancs et de vins rouges, remplacer par conséquent l’énorme quantité de blancs d’œufs que consomme cette opération domestique, et rendre à la masse alimentaire du peuple une ressource précieuse que rien ne supplée.

Dans le rapport fait au bureau de consultation sur la colle forte des os, proposée par M. Grenet, inséré dans le Cahier des Annales de chimie, avril 1792, tome XIII, page 192, nous avons prouvé, Pelletier et moi, qu’on pouvoit, dans une foule de circonstances où l’on emploie une dissolution de colle de poisson, lui substituer une gelée blanche, préparée par une courte ébullition de râpure d’os dans le moins d’eau possible.

Mais, ne pourroit-on pas substituer à la colle de poisson elle-même, une matière analogue prise dans nos productions indigènes ? Que de matières y sont propres, et qu’on rejette dans nos poissonneries ! Dans le Système des connoissances chimiques, M. Fourcroy n’a point oublié l’examen de l’ichtyocolle ; ce savant l’a considérée comme matière alimentaire et comme médicament ; il propose d’en préparer avec toutes les parties, et principalement avec les vessies natatoires des poissons d’un grand volume.

Ce travail mériteroit bien d’être suivi par quelques uns de nos chimistes les plus exercés en ce genre. Je désirerois, par exemple, que M. Seguin, qui a traité avec tant de succès les matières albumineuses et gélatineuses, voulût en faire l’objet de ses expériences et de ses recherches ; qu’il déterminât ce qui est le plus économique et le plus convenable à employer pour clarifier nos boissons vineuses, et indiquât les motifs qui font que dans les cantons vignobles de l’Ouest, par exemple, leurs habitans évitent de se servir de la colle de poisson : nous serions alors dispensés d’aller au loin nous approvisionner d’une matière, que nos ressources indigènes sont facilement en état de remplacer. Ne perdons jamais de vue qu’une nation n’est véritablement puissante et riche, qu’autant qu’elle peut se passer de l’étranger, spécialement pour ce qui est relatif aux alimens et aux boissons. (Parm.)


VOLANT, (Chasse aux oiseaux.) Il est décrit à l’article Becfigue. (S.)


VOLIÈRE. La demeure habituelle des pigeons fuyards ou libres, se trouvant développée au mot Colombier, et décrite séparément de tout ce qui intéresse les mœurs et l’éducation de ces oiseaux, j’ai cru devoir en faire autant pour la volière, que Rozier n’a point décrite, et offrir en même temps quelques vues sur les espèces de pigeons auxquelles elle sert de gîte.

La volière doit être établie dans un endroit où le chaud et le froid ne se fassent point trop sentir ; il faut qu’elle tire ses jours du côté du levant ou du midi, qu’elle soit meublée de nids de figure carrée, assez profonds pour y asseoir un pigeon à l’aise ; leur nombre est ordinairement en raison de trois par paire de pigeons ; on la meuble de terrines de plâtre, de paniers d’osier, qu’on