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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/79

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relles ; car, pour se livrer à un travail quelconque, il faut savoir le faire, et avoir intérêt à s’y livrer.

La restauration des bois se compose, 1°. de toutes les améliorations dont leur administration est susceptible ; 2°. d’une bonne conservation.

Cet article sera donc divisé en deux parties : la première traitera de toutes les améliorations dont l’administration des bois est susceptible ; et la seconde contiendra les principes de leur conservation.


PREMIÈRE PARTIE.
Améliorations dont l’administration des bois est susceptible.

Les améliorations dont l’administration des bois est susceptible, consistent d’abord dans un aménagement combiné avec la nature du terrain et les essences de bois qu’il produit : nous en avons suffisamment exposé les principes à l’article Bois de ce Supplément. Et ensuite, 1°. dans les semis et plantations des futaies qui n’ont pas repoussé de souche, ou dans de nouvelles plantations de pleins bois, et dans le repeuplement des vides actuels des bois ; 2°. dans des plantations d’arbres isolés ; 3°. dans les travaux à faire pour empêcher les approches des bestiaux, les anticipations des cultivateurs riverains des bois, et pour faciliter les débouchés des forêts.


CHAPITRE PREMIER.

Semis, plantations et repeuplement des bois.
Section première. Semis et plantations des bois.

§. I. Choix du terrain et des essences de bois. Le but que l’on doit se proposer, en plantant un terrain en bois, est d’en retirer, après la plantation, un revenu plus grand que celui qu’il produisoit en culture ordinaire.

Cette plantation doit donc, comme toute autre amélioration agricole, être déterminée par le résultat de la comparaison de l’ancien revenu de ce terrain avec celui qu’il produira en bois, déduction faite des intérêts des fonds avancés.

Il résulte de ce précepte, 1°. qu’on ne doit pas planter des bois dans les bonnes terres, les prairies, les pâturages gras par eux-mêmes, et ceux que l’on peut rendre tels par irrigation, parce que, dans cet état, ces propriétés donneront toujours un revenu plus considérable que si elles étoient plantées en bois.

2°. Que, dans toutes les localités où le bois de chauffage est à bas prix, comme à dix francs la corde et au dessous, il ne faut pas planter de bois, parce que, quelque foible que soit le revenu des terres ans les localités, il sera toujours supérieur à celui qu’on en retirerait, plantées en bois, intérêts d’avances déduits.

Ce n’est donc que dans les localités où, le bois est à un prix supérieur à dix francs la corde, et sur les terres médiocres, et mauvaises de ces localités, que les propriétaires pourront se livrer aux plantations avec un avantage certain ; et cet avantage sera d’autant plus grand, que le prix du bois de chauffage y sera plus élevé.

Mais les terrains médiocres et mauvais, que nous désignons pouvoir être avantageusement plantés en bois, ne sont pas également propres à nourrir les mêmes essences de bois. Pour retirer le plus grand avantage des plantations, il faut donc ne confier à chaque nature de terrain que l’essence, ou les essences de bois qui peuvent y prospérer. Leur accroissement y sera plus rapide, leur végétation plus belle, et leur produit plus considérable.

Ainsi, après avoir consulté les besoins de la localité, et avant de planter, un propriétaire consultera aussi la nature