Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du terrain qu’il voudra planter, afin de pouvoir choisir avec sécurité parmi les essences qui lui conviennent, celles dont le produit sera le plus avantageux.

Voyez Rozier, article Forêts, et chacun des arbres forestiers ; voyez aussi le chapitre premier de notre Ouvrage sur l’Aménagement et la Restauration des Forêts.

§. II. Différentes manières de planter des pleins bois. Il y a plusieurs manières de planter des pleins bois : toutes exigent des avances, mais il y en a qui sont plus dispendieuses les unes que les autres. Malheureusement la jouissance la plus prompte d’une plantation résulte toujours des avances plus grandes qu’on aura faites pour l’établir et l’entretenir

D’ailleurs, quelle que soit la manière que l’on adopte dans les plantations, l’étendue de leur dépense n’est pas la même dans les différentes natures de terrains. Il y en a dont la culture offre plus ou moins de difficultés à vaincre, et alors elle est plus ou moins dispendieuse. Les terrains sablonneux sont les plus faciles à cultiver ; les terrains glaiseux sont les plus difficiles.

La plantation la plus dispendieuse est celle que l’on fait dans un terrain préalablement défoncé de douze à quinze pouces de profondeur. Ce défoncement ne peut être fait qu’à bras d’hommes, et comme il occasionne une grande dépense au propriétaire, il n’emploie guères ce moyen que dans les plantations destinées à la décoration de sa maison.

On connoît quatre manières de planter des pleins bois avec moins de dépenses.

La première consiste à préparer le terrain qu’on veut planter, en le cultivant à la houe. On le cultive à plat, si le sol est sain et léger, et en planches bombées ou en rayons, s’il est humide.

La seconde consiste à cultiver ce terrain, à la houe, par rayons de deux pieds de largeur, avec des intervalles non cultivés. On plante dans les rayons cultivés.

La troisième consiste à cultiver tout le terrain à la charrue, lorsque le site le permet, et à lui donner plus ou moins de façons pour en rendre la terre bien meuble.

La quatrième consiste à ne cultiver ainsi à la charrue que la partie du terrain dans laquelle on doit semer ; le surplus reste inculte comme dans la seconde manière de planter.

La culture à bras permet de planter le terrain ainsi préparé en plants enracinés ou en semis ; mais celle à la charrue n’admet que les semis.

À ces quatre manières économiques de planter, nous en ajouterons d’autres encore plus économiques, dont nous avons également éprouvé le succès, et qui sont d’autant plus importantes à connoître, qu’une fois les plantations faites, elles n’exigent plus d’autres soins que ceux de conservation.

La première est de planter en pots. On fait, sur le terrain à planter, et sans culture préliminaire, des trous de douze à quinze pouces de diamètre, sur un pied de profondeur. On les remplit, de six à huit pouces, de la meilleure terre sortie de ces trous. On place convenablement les plants enracinés sur cette terre, et on les recouvre ensuite avec le reste de la terre des trous. Mais on ne peut faire usage de cette manière de planter que dans des terres légères ; car, si l’eau séjournoit dans les pots, comme cela arriveroit dans des terrains glaiseux, elle chanciroit bientôt les racines des plants, et ils périroient.

La seconde manière consiste à lever, avec la houe ou avec la bêche, des gazons sur le terrain à planter. On place un plant enraciné dans chaque trou, et on le recouvre avec les gazons.

Cette manière de planter ne réussit que dans les années pluvieuses ; dans