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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/97

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FOSSETTES, (Oisellerie.) Ce piège, dont le nom indique la nature, paroît être le fruit ainsi que l’amusement des loisirs des gardeurs de bestiaux, aux époques où ils ne sont pas forcés, par l’état des campagnes, à exercer sur les animaux confiés à leur garde, une très-active surveillance. Les fossettes réussissent sur-tout, lorsque la disette des fruits a rendu les oiseaux plus hardis à fondre sur les appâts qu’on leur présente. On creuse ces fossettes on petites fosses, le long des haies, aux environs des buissons. On leur donne jusqu’à cinq pouces de profondeur ; leurs autres dimensions sont, d’ordinaire, celles d’un carré long de douze pouces, sur six ou sept de large. On place au fond de la fosse, des noix, des baies de genièvre, du chènevis, du blé, des vers de terre, etc. On a, pour les recouvrir, une pièce de gazon, une tuile, ou une pierre plate ; cette trape, qui doit correspondre exactement à l’ouverture du trou, est soutenue et élevée au moyen d’un 4 de chiffre, que les oiseaux ne manquent pas de faire, tomber en descendant au fond de la fosse, pour y faire leurs provisions. Ces fossettes sont le tombeau de beaucoup de geais, grives, gros-becs, merles, rouge-gorges, et d’une foule d’oisillons. (S.)


FOUINE, (Mustela foina Lin.) quadrupède du genre des Belettes.

Caractères génériques. Six dents à la mâchoire supérieure, six dents incisives à la mâchoire inférieure, plus obtuses, rapprochées, dont deux plus internes ; la langue lisse.

Caractères spécifiques. Les pieds fendus, le pelage fauve-noirâtre ; la gorge blanche.

La fouine est un des ennemis que les ménagères redoutent le plus dans les fermes. Son corps allongé, ses membres flexibles, la légèreté de ses mouvemens, la finesse et la ruse de son instinct, lui donnent de grands et funestes avantages pour la rapine. Voleur et assassin tout à la fois, c’est au sein même des habitations champêtres que cet animal établit communément son repaire, d’où il ne sort que pour porter dans l’ombre ses coups et ses ravages ; il enlève et mange les œufs dans les poulaillers, égorge les volailles et les pigeons, et les entraîne dans les vieux bâtimens, les décombres, les trous de murailles, les greniers à foin qu’il a choisis pour y vivre avec ses petits. L’on trouve aussi des fouines dans les bois, elles y vivent de rats, de souris, de mulots, de petits oiseaux, etc., et se logent dans les trous d’arbres ou de rochers. Il paroît qu’elles produisent plusieurs fois par an ; car on voit des petits depuis le printemps jusqu’en automne. Les femelles mettent bas de trois à sept petits.

On ne mange pas la fouine, à cause de l’odeur désagréable de faux musc que sa chair contracte par le suintement d’une liqueur jaunâtre, fournie par deux glandes dont les ouvertures sont au derrière de l’animal ; sa peau n’a pas grande valeur comme fourrure, et, en tout, la fouine est généralement regardée comme un de ces êtres nuisibles, auquel ou voue généralement haine et guerre d’extermination.

Chasse de la fouine. On l’attire à la portée du fusil en faisant crier une poule ; on la prend avec différens pièges, tels que le 4 de chiffre et le traquenard dans lesquels on arrange pour appât un œuf ou un poulet ; enfin, on peut encore la faire périr, ou du moins l’éloigner, en répandant aux endroits qu’elle a coutume de fréquenter, des boulettes d’une pâte composée avec du levain, du sel ammoniac et de l’eau. (S.)


FOULÉES, (Vénerie, ) impressions du pied des animaux sur le gazon, la mousse ou les feuilles ; on les distingue facilement en automne, principalement lorsque le terrain est couvert de gelée blanche. (S.)