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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/243

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CI ENCOUMENCE
Li Diz des Ribaux de Greive.


Ms. 7633.
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Ribaut, or estes-vos à point :
Li aubre despoillent lor branches
Et vos n’aveiz de robe point ;
Si en aureiz froit à voz hanches,
Queil vos fussent or li porpoint
Et li seurquot forrei à manches.
Vos aleiz en estei si joint,
Et en yver aleiz si cranche,
Vostre soleir n’ont mestier d’oint,
Vos faites de vos talons planghes.
Les noires mouches vos ont point,
Or vos repoinderont les blanches[1].


Explicit.

  1. Le sens de cette petite pièce étant assez difficile à comprendre, je crois devoir en donner ici une traduction : « Ribauds, vous êtes maintenant à point. Les arbres dépouillent leurs branches et vous n’avez point de robe : vous en aurez froid à vos hanches, quels que soient vos pourpoints et vos surcots fourrés à manches. Vous paraissez aussi fiers en été qu’en hiver vous êtes honteux. Vos souliers n’ont pas besoin d’être graissés, vos talons vous servent de semelles. Si les mouches noires vous ont piqués, bientôt ce sera le tour des blanches. » — Par les noires mouches je crois qu’il faut entendre : les puces, qui viennent surtout durant l’été, et par les blanches… le dirai-je ?… les poux. Hors de ce sens, assez peu noble, j’en conviens, je ne vois pas trop ce que pourraient signifier les deux derniers vers du Diz des Ribaux de Greive, non plus que ceux sur le même sujet qui se trouvent, page 26 du présent volume, dans la pièce intitulée De la Griesche d’yver.