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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/282

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CI COUMENCE


Li Diz de l’Erberie[1],


ou ci coumance


L’ERBERIE RUSTEBUEF.


Mss. 7633, 198 N.-D.
Séparateur



Seigneur qui ci estes venu,
Petit et grant, jone et chenu,
Il vos est trop bien avenu,
Sachiez de voir ;
Je ne vos vuel pas desovoir :

  1. « Voyez, pour une pièce qui porte le même titre, la note A bis, à la fin du volume. — Méon, dans son nouveau recueil de Fabliaux, a imprimé celle-ci d’après le Ms. 7633 seulement. Legrand d’Aussy (t. IV, page 239, édition Renouard) en a donné une traduction fort infidèle, qu’il a fait précéder de l’avis suivant : « De l’Herberie, ou le Dit de l’Herberie, tels sont les deux titres de deux pièces totalement différentes, que j’ai réunies et fondues ensemble parce que le sujet en est le même, ne contenant toutes deux que des propos de charlatan dans une place publique. Elles sont intitulées Herberie, du métier de ces sortes de gens qui alors vendaient au peuple des herbes. L’une est en prose, l’autre est moitié en prose et moitié en vers ; toutes deux dans l’original sont fort ordurières. C’était ainsi qu’alors on amusait la canaille, et bien de hauts seigneurs n’avaient point le goût plus difficile. Telles étaient, je ne cesserai de le répéter, les mœurs de ce bon vieux temps qu’aujourd’hui l’on nous vante sans cesse. »

    Vient alors le travail de Legrand, qui n’est pas même une imitation, tant il s’éloigne des originaux. Il est suivi de ces réflexions : « Cette pièce pourrait fort bien avoir été un de ces jeux dont il a été parlé dans le second volume à la suite du Lai de Courtois d’Arras, une sorte de farce dramatique à deux personnages, ou à trois si l’on y faisait jouer l’homme qui vient se plaindre du mal de dents. »

    Legrand d’Aussy parle après cela des Geus d’aventure, petite pièce tirée