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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/283

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LI DIZ DE L’ERBERIE.

Bien le porreiz aparsouvoir,
Ainz que m’en voize.
Aséeiz-vos, ne faites noise :
Si escoutez, c’il ne vos poize.
Je sui uns mires ;
Si ai estei en mainz empires[1] :
Dou Caire m’a tenu li sires
Plus d’un estei ;
Lonc tanz ai avec li estei ;
Grant avoir i ai conquestei.
Meir ai passée,
Si m’en reving par la Morée,
Où j’ai fait mout grant demorée,
Et par Salerne,
Par Burienne et par Byterne[2].
En Puille, en Calabre, Palerne[3]
Ai herbes prises
Qui de granz vertuz sunt emprises :
Sus quelque mal qu’el soient mises,
Li maux c’enfuit.
Juqu’à la rivière qui bruit
Dou flun des pierres jor et nuit

    du Ms. 7218 *, et il en cite même quelques couplets ; mais malgré son titre de Geus, ce petit poëme n’a rien de dramatique.

    On peut voir notre opinion sur les conjectures théâtrales de Legrand, à la fin du volume, note Q.

    * M. Trébutien, membre zélé de la Société des Antiquaires de Normandie, auquel nous devons déjà la publication du Pas Salhadin, du Dit des trois Pommes et du Roman de Robert-le-Diable, a publié également, non Les Geus d’Aventure, mais un Dit d’Aventures dont le but est de se moquer de la chevalerie.

  1. Ms. 198 N.-D. Var. S’ai esté par divers empires.
  2. Burienne, dans le Siennois, en Italie, avec un lac qui porte ce nom. Quant à Byterne, c’est peut-être Viterbe.
  3. Ms. 198 N.-D. Var. Luserne.