Aller au contenu

Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
LI DIZ DE L’ERBERIE.

n’a pas .i. tonel de vin en son célier[1]. Si vos en desgeimerciz par .xiij. matins. Ce vos failleiz à un, preneiz autre[2] ; car ce ne sont pas charaies[3] ; et je vos di par la paission dont Diex maudist Corbitaz[4] le juif qui forja les .xxx. pièces d’argent en la tour d’Abilent, à .iij. lieues de Jhérusalem dont Diex fu venduz, que vos sereiz gariz de diverses maladies et de divers mahainz, de toutes fièvres sanz quartainne, de toutes goutes sanz palazine, de l’enflure dou cors, de la vainne dou cul c’ele vos débat ; car ce mes pères et ma mère estoient ou péril de la mort et il me demandoient la meilleure herbe que je lor péusse doneir, je lor donroie ceste[5].

En teil menière venz-je mes herbes et mes oignemens : qui vodra si en preingne, qui ne vodra si les laist.


Explicit l’Erberie Rustebuef.

  1. Ms. 198 N.-D. Var. Hostel.
  2. Ms. 198 N.-D. Var. Se vous i failliez le quart, prenés le quint.
  3. Charaies, sortiléges.
  4. Ms. 198 N.-D. Var. Corbacas.
  5. La dernière phrase manque au Ms. 198 N.-D.