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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/292

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De Frère Denise,


ou ci encoumence


LI DIZ DE FREIRE DENIZE LE CORDELIER[1].


Mss. 7218, 7633.
Séparateur



Li abis ne fet pas l’ermite ;
S’uns hom en hermitage abite
Et il en a les dras vestus,
Je ne pris mie .ij. festus
Son abit ne sa véstéure,
S’il ne maine vie ausi pure

  1. Legrand d’Aussy (voyez tome III, page 380, édition Renouard) a fait de cette pièce une très-courte analyse, et Méon en a imprimé le texte dans le recueil de barbazan, tome III, page 76. L’aventure qui fait le sujet de ce fabliau a été traitée bien souvent. D’après le Journal de Paris, sous Henri III, elle serait plus vraie qu’elle n’en a l’air, « En 1577, lit-on dans cet ouvrage, fut prise et découverte, dans le couvent des Cordeliers de Paris, une garce fort belle desguisée et habillée en homme, qui se fesoit appeler Antoine. Elle servoit, entre les autres, Frère Jacques Berson… et par dévotion avoit servy bien dix ans les beaux frères sans avoir jamais été intéressée en son honneur. » L’auteur ajoute qu’elle fut mise en prison et condamnée au fouet.

    Dans l’Apologie pour Hérodote il y a aussi une jeune fille de 15 ans, réduite à demander l’aumôme, qu’un Cordelier emmenait avec lui et dont il faisait son compagnon. Enfin, dans les Contes de la reine de Navarre, nouvelle 31, dans Les cent nouvelles de la cour de Bourgogne, dans les Contes de La Fontaine (les Cordeliers de Catalogne), dans les Annales galantes de Mme de Villedieu, la pièce de Rutebeuf se retrouve avec diverses modifications.