Aller au contenu

Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/331

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
ENTOUR LE MOUSTIER.

Son sercot vest, si se leva,
Sa damoisele querre va.
Chiés sa comère la demande,
Ne trueve qui raison l’en rande,
Qu’ele n’i avoit esté mie.
Ez-vous celui en frénésie !

Par delez cels qu’el boschet furent
Ala et vint (cil ne se murent),
Et quant il fu outre passez :
« Sire, fet-ele, or est assez ;
Or covient-il que je m’en aille :
Vous orrez jà noise et bataille. »
Fait li prestres : « Ice me tue
Que vous serez jà trop batue :
Onques de moi ne vous soviengne. »
— « Dant prestres, de vous vous coviengne, »
Dist la damoisele en riant.
Que vous iroie controuvant[1] ?
Chascuns s’en vint à son repère.
Cil qui se jut ne se pot tère :
« Dame orde, viex pute[2] provée,
Vous soiez or la mal trovée !
Dist li escuiers. Dont venez ?
Bien pert que pour fol me tenez. »
Cele se tut et cil s’esfroie :
« Voiz por le sanc et por le foie,
Por la froissure, por la teste,
Ele vient d’avec[3] nostre prestre ! »

  1. Ms. 7615. Var. Contant.
  2. Ms. 7633. Var. Putains.
  3. Ms. 7633. Var. D’enchiez.