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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/447

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ET ÉCLAIRCISSEMENTS.

ment vraie dans chacun de ses détails, la phrase de l’abbé Massieu, lequel, suivant son habitude, n’a pas cité ses autorités ; mais je demanderai si les termes très-positifs, du moins quant à la lettre, dont se sert Rutebeuf, ne rendent pas en quelque sorte vraisemblable l’assertion de l’abbé Massieu.


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NOTE P.

(Voyez page 102, note 2.)


Voici ce qu’on trouve relativement à l’Évangile éternel dans le Roman de la Rose, édition de M. Méon, t. II, page 368. Jean de Meung a mis ces paroles dans la bouche de Faux-Semblant :

Jà ne les cognoistrés as robes
Les faus traïstres plains de lobes :
Lor faiz vous estuet regarder,
Se vous volés d’eus bien garder ;
Et se ne fust la bonne garde
De l’Université qui garde
La clef de la crestienté,
Tout éust été tormenté,
Quant par mauvèse entencion,
En l’an de l’incarnacion
Mil et deus cens cinc et cinquante
(N’est hons vivant qui m’en demente)
Fut baillé, c’est bien chose voire,
Por prendre commun exemploire
Ung livre de par le déable :
C’est l’Évangile pardurable
Que li Sainz-Esperiz menistre
Si cum il aparoit au tistre.
Ainsinc est-il intitulé ;
Bien est digne d’estre brûlé.
A Paris n’ot homme ne fame
Ou parvis, devant Nostre-Dame[1],

  1. Il y avait auprès de Notre-Dame une école qu’Abeilard appelait Schola parisiaca. Les écoliers en étaient devenus si nombreux que les chanoines