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Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/98

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COMPLAINTE DE GEFROY DE SARGINES.

Par les granz frois et par les chaus,
Ou vestent haire, ou çaignent corde,
Ou plus facent que ne recorde,
Si penroie ainz l’âme de lui[1]
Plus tost, je cuit, que la nului[2].
D’endroit du cors, vous puis-je dire
Que qui me mestroit à l’eslire
L’un des bons chevaliers de France
Ou du roiaume, à ma créance,
Jà autre de lui n’esliroie.
Je ne sai que plus vous diroie,
Tant est preudom, si com moi sanble,
Qui a ces .ij. choses ensanble[3],
Valor de cors et bonté d’âme.
Garant li soit la douce Dame,
Quant l’arme du cors partira,
Qu’ele sache quel part ira,
Et le cors ait en sa baillie,
Et le maintiengne en bone vie !
Quant il estoit en cest païs
(Que ne soie por fols naïs
De ce que je le lo tenuz),
N’i estoit jone ne chenuz
Qui tant péust des armes fère.
Douz et cortois et débonère
Le trovoit-l’en en son ostel ;
Mès aus armes autre que tel
Le trovast li siens anemis

  1. Ms. 7633. Var. Je panrroie l’arme de lui.
  2. Ms. 7615. Var. Plus volentiers que la nelui. — Ms. 7633. Var. Plus tost asseiz.
  3. Ms. 7615. Var. Qu’a ces .ij. choses, se me samble.