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Page:Séché - Les Muses françaises, I, 1908.djvu/33

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Qu’est suffisance appelée.
Un délir, une pensée,
Un cœur, une âme est entée
En nous : et aussi
De vouloir sommes uni.
Onques plus douce assemblée.
Par ma foi ! ne vi.
Moult suis... etc.

Non pourquant je me deffri[1]
Seulette et gémi
Souvent à face éplorée,
Quand lointaine suis de lui
Qu’ai tant enchiéri[2] ;
Que sans lui rien ne m’agrée.
Mais d’espoir suis confortée,
Et très bien assurée
Que mettre en oubli
Ne me pourrait par nul si[3] :
Dont ma joie est si doublée,
Que tous maux oubli.

Moult suis de bonne heure née,
Quand je suis si bien aimée
De mon doux ami,
Qu’il a toute amour guerpi
Et son cœur à toute vée
Pour l’anour de mi.

  1. Mais cependant je me détruis.
  2. Que j’ai tant chéri.
  3. Qu’il ne pourrait pas m’oublier.