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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/113

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prétendre à aucun retour et qu’aucun espoir ne m’est permis, mais est-ce une témérité d’aspirer à la compassion ; je vous ai vue les larmes aux yeux, et vous aviez à la main le portrait qui vous rappelait mes sentimens. Que ne m’est-il permis de croire qu’il entrait un peu de chagrin de mes peines, dans ce qui faisait couler vos larmes ! Dites-moi, Madame, que vous me plaignez, dites-moi que lorsque vous étiez libre, vous n’auriez pas dédaigné l’hommage de mon cœur. Une telle assurance, lui ai-je dit, me paraît devoir ajouter à vos chagrins ; car on est plus malheureux encore en songeant qu’on eût pu être heureux : vous voulez que je vous plaigne, pouvez-vous douter, quelque soit le motif de vos peines, que je ne sois pas fâchée de vous en savoir tourmenté. Eh bien ! dit-il,