Aller au contenu

Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quatre ou cinq ans, il ne me fut pas possible de m’arrêter, et pressée d’arriver au dénouement, je passai plusieurs détails ; mon intérêt pour l’admirable Clarisse croissait de page en page, et j’étais enchantée de la variété des caractères de tant de personnages, dont chacun a une manière particulière d’être affecté, et des expressions qui lui sont propres ; enfin l’assemblage des qualités des deux acteurs principaux de ce drame sublime, me paraissait ne rien laisser de plus à imaginer à l’esprit humain : en effet, quel plus ravissant spectacle, que celui d’un combat engagé entre une femme d’un esprit supérieur, et dont l’inébranlable vertu n’est mêlée que d’une légère teinte de faiblesse, nécessaire pour la distinguer d’une substance angélique, et un artificieux libertin, comblé des plus heureux dons