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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/144

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vive passion. Richesses, naissance, figure, vertu, tout est réuni dans Clarisse, et il ne peut trouver un plus grand parti. Les parens de Lovelace désirent cette union, et tout conspire enfin en faveur de Clarisse. Que fait cet homme si amoureux ? Il imagine de tenter une épreuve, et de retarder un bonheur qui est en son pouvoir. J’en demande pardon à Richardson ; mais je crois voir un homme dévoré de la plus ardente soif, qui s’amuse à considérer son verre, qui le tourne et retourne de divers côtés. Lovelace veut s’assurer, dit-il, s’il est une femme qui puisse lui résister, et sa passion qui doit l’emporter sur tout, cède à de vains rafinemens d’amour propre ; il se propose, dit-il, de mettre la vertu à l’épreuve ; si celle de Clarisse est solide, elle n’a rien à redouter, et le