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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/145

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mariage sera sa récompense, à moins qu’il ne puisse parvenir à lui faire aimer une vie plus libre ; quelques lignes plus bas, il dit qu’il ne veut pas laisser échapper cette incomparable fille. Cette conduite est à mon sens de la plus grande invraisemblance, et il est impossible de croire, qu’un homme amoureux qui n’aspire qu’à la possession d’un objet aimé, qu’un jeune homme aussi emporté dans ses désirs, puisse être assez maître de lui-même, pour suspendre à son gré leur vivacité, et s’amuser à éprouver une femme, dont la vertu n’a jamais été suspecte, et qu’il regarde comme supérieure à tout son sexe. Une telle patience, une si frivole occupation sont, je crois, incompatibles avec l’ardeur d’une violente passion ; ce n’est pas tout, il ne perd, de son propre aveu, jamais l’idée de