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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/210

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temps de les connaître par moi-même à l’aspect des symptômes, dont l’expérience et l’observation m’ont donné la sûre indication. Je puis d’avance être assuré que plusieurs de ces causes vous sont étrangères ; par exemple vous ne connaissez pas les tourmens de la jalousie, faite pour l’inspirer sans cesse à celui qui est assez heureux pour avoir le droit de l’être. Ceux de l’envie vous sont inconnus ; vous ne pouvez être un instant inquiète en vous regardant, en regardant les autres. Je ne parlerai pas de la domination des sens ; c’est une maladie trop rare, et les femmes en général prennent la curiosité pour l’ardeur. Si je parlais à une autre femme, je ferais entrer la vanité pour beaucoup dans mes questions ; mais vous êtes trop supérieure à ces frivoles prestiges, pour qu’elle puisse être comptée au nombre des