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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/213

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tête d’une femme, n’a-t-on pas le droit de parler de tout ? de son cœur, de son esprit, de tout enfin. Si j’avais à lui parler des causes qui dérangent celle d’un homme, quelle ample matière n’aurois-je pas ? La vanité serait une des plus fécondes. Si elle se bornait encore à faire parler d’eux dans la gazette, on pourrait la supporter ; mais il faut qu’elle les porte à troubler le repos des femmes, à les déshonorer, et c’est une gloire pour eux, lorsque quelque malheureuse expie dans un couvent, ou dans quelque vieux château, le bonheur d’avoir fixé quelques momens leur attention. Que de petits Lovelaces il y a dans le monde ! ma chère amie, et auxquels il ne manque que son esprit, ses talens et sa figure ; mais dont le cœur ne vaut pas mieux. Je serais un peu tentée de vous gronder,