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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/214

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car enfin c’est vous qui ayez donné lieu à cette belle lettre. De quoi vous avisiez-vous de dire que vous aviez besoin qu’on arrangeât votre tête ; voilà le langage que pourrait vous tenir une amie, qui ne saurait pas comme moi apprécier ce que vous valez ; mais moi, qui vais toujours cherchant la cause de tout, et que mon cœur rend si éclairée sur tout ce qui vous concerne ; je dis que je reconnais là cette franchise si noble, si précieuse que je n’ai vue qu’en vous, habituée à montrer votre ame tout entière, à vous reposer sur l’innocence de ses sentimens. Je me rappelle d’avoir entendu dire à un homme de beaucoup d’esprit, qui parlait avec ma mère d’une jeune demoiselle extrêmement simple et ingénue qui les intéressait : la pudeur n’est pas naturelle à l’homme, puisqu’elle