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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/221

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depuis, comme on dit, que les eaux sont basses. Mon maître a fait semblant, je crois, depuis quelques jours d’avoir besoin d’être au lait pour sa santé, et moi j’ai dit comme ça à madame Schmitt, que n’ayant plus la desserte de mon maître, je me contenterais de pommes de terre ; son mari, qui était là, m’a dit : fi ! monsienr Bertrand ; tant que le père Schmitt vivra, et qu’il y aura un morceau de lard dans son pot, vous en aurez votre part ; mais voici ce qu’il y a de plus pire, mon pauvre maître a la fièvre, et le lait est comme un venin quand on est dans cet état, il a fallu faire du bon bouiilon, acheter des drogues et faire venir un médecin, et tout cela coûte. Mon maître n’a plus que quelques louis qui seront bientôt finis, et tous ses bijoux sont vendus : mais ma chère Jenny, Bertrand a une