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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/228

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donc pas surprenant qu’on lui fasse une légère restitution sans vouloir se nommer. Vous ne connaissez pas autant le Marquis que moi, et je suis persuadée que si une pareille confidence vous avait été faite, vous n’auriez pas balancé à faire usage de tous vos moyens, pour venir à son secours. Au lait pour toute nourriture !… par misère !… malade, sans argent, sans amis, dans un pays inconnu, dans un misérable village ; ah ! mille fois honnête Bertrand, soit bénie cette providence, vous en êtes l’instrument, et c’est elle qui a fait tomber votre lettre entre mes mains. Je répondrai à ses inspirations, et mon Émilie m’aidera dans mon entreprise. J’ai donné ma parole à Jenny de ne point parler de la lettre de Bertrand, et je lui ai fait promettre de ne point lui dire que j’en eusse connaissance ;