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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/25

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le considéra et aussitôt les reporta sur le Marquis, et ensuite sur moi ; que de choses il y avait, ma chère Émilie, dans ces regards successifs, de la surprise, du mépris, une comparaison à l’avantage du Marquis, des regrets, une excuse en quelque sorte envers moi : je vis tout cela, et n’en fis pas semblant ; j’affectai même de n’avoir pas fait attention à ce qui avait été dit. J’espère que nous reverrons quelquefois le Marquis ; la politesse lui en fait un devoir ; mais je crois qu’il ne sera pas pénible. Je vous avoue qu’il me semble depuis son départ que mon cœur et le peu d’esprit que j’ai, sont des instrumens inutiles que j’ai remis dans leur étui. Venez, ma chère amie, et je recommencerai un charmant concert. Adieu, j’embrasse bien tendrement mon aimable Émilie.