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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/265

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de joie, ma sœur et ma nièce ; un demi-quart d’heure plus tard elles périssaient, car l’escalier est tombé avec fracas, et il n’était plus possible de leur porter du secours. Le généreux Marquis a porté ma nièce entre ses bras dans ma chambre, et là tout le monde l’a mille fois embrassé, sans pouvoir proférer une parole. Les habits des dames sont brûlés à moitié, et voilà tout ; la partie du château qu’elles habitaient est encore en feu, mais on a trouvé moyen de la couper du reste du bâtiment qui est intact. Au milieu de la joie et du trouble, on ne s’est point aperçu que le Marquis eût éprouvé d’autre accident que d’avoir son habit et ses cheveux brûlés, mais une heure après il s’est évanoui ; on l’a visité, et on lui a trouvé tout le bas de la main gauche emporté, la peau du même bras entamée par une