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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/271

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de lui, et il s’est écrié : ah ! jamais jamais. Je suis restée interdite, et craignant pour lui le retour de la fièvre causée par l’agitation, je lui ai pris la main en le priant de se calmer. Il a saisi fortement la mienne qu’il a portée vers son cœur, et m’entraînant vers lui, de son bras malade il m’a embrassée avec une ardeur qui m’a effrayée. L’effort qu’il venait de faire a fait tomber les linges qui entouraient son bras et sa main, et lui a causé la plus vive douleur ; j’ai saisi le prétexte d’aller chercher le chirurgien qui le panse, et je me suis enfuie dans un trouble que je ne puis vous rendre. En vérité, ma chère Émilie, les transports du Marquis m’ont presque causé la même terreur que le feu ; je tâcherai, sans affectation de ne plus me trouver si souvent seule avec lui, et d’être à quelque distance. Je l’ai revu