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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/272

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le soir, et dans un moment que nous avons été seuls, il m’a dit : si je pouvais me mettre à genoux je vous demanderais pardon. Dites-moi que vous m’avez pardonné, Madame. — Vous avez été, mon cher Marquis, trop puni de votre extravagance, par la douleur que vous avez éprouvée, pour que je m’en souvienne. Soyez ma tendre sœur, m’a-t-il dit, faites-moi serment d’être ma sœur. Eh bien ! soit, lui ai-je répondu, mon frère et le plus aimé des frères… En vérité, ma chère, votre Victorine éprouve trop d’émotions, et les violentes secousses de son ame altèrent un peu sa santé. Venez, venez de grâce pour lui rendre un peu de calme ; votre présence est un baume salutaire pour moi. Vos avis pénètrent avec tant de douceur dans mon esprit ; vous savez la langue de mon cœur et il