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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/284

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ce n’était pas, ma chère amie, pour me préparer à l’avance des excuses. C’était les autres qui étaient l’objet de ma compassion, et je me rappelais les malheurs de la vicomtesse de Vassy et son innocence ; enfin je songeais à la rigueur avec laquelle on a traité la baronne de ***, entourée de pièges, auxquels peut-être aucune femme ne peut se vanter qu’elle eût su échapper. Mon courage s’affermissait par la nécessité d’en faire usage, et si j’avais besoin d’autres motifs, l’orgueil, je crois, viendrait à mon secours, en me faisant voir combien il est glorieux de triompher en quelque sorte du sort. J’étais donc plus disposée que jamais à être sur mes gardes et à ne pas donner au Marquis la plus légère occasion de me parler indirectement de ses sentimens. J’étais bien déterminée à composer mes regards et à prendre