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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/287

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depuis qu’il est émigré, de l’appeler ainsi. Mon oncle a dit : eh bien ! monsieur Bertrand, votre maître a raison et vous aussi. Enfin on a tiré le Marquis d’embarras sur le dîner, et ç’a été pour lui un grand soulagement. Nous avons regardé quelques desseins fort jolis ; nous en avons sur-tout fort loué un qui représente son pavillon et quelques points de vue qui sont à l’entour. Voilà encore le destin qui m’a fait offrir ce dessein, et je n’ai pu me dispenser de l’accepter. Nous avons dîné dans un petit cabinet de verdure fort joli, où il faisait très-frais, et toute la compagnie a été fort gaie. Mon oncle à la fin du dîner m’a dit de chanter, et quoi ? son air favori, ce bel air, voi chi languite senza speranza. Vous voyez que si on avait voulu faire choix de paroles propres à m’embarrasser, on n’aurait