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Page:Sénac de Meilhan - L'Émigré, Tome 2.djvu/304

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que parce qu’il sent trop vivement tout ce qu’elle vaut. Je vais, Mademoiselle, vous expliquer l’objet donc il s’agit. Le domestique du Marquis est venu hier chez moi ; son visage était renversé, et à peine pouvait-il parler. Il m’a dit, fondant en larmes, que madame la comtesse de Lœwenstein, le Commandeur, enfin toute la famille était venue dîner chez son maître, et qu’après leur départ il était rentré dans sa chambre avec l’air comme égaré ; qu’il avait voulu lui servir à souper, que le Marquis l’avait refusé, et l’avait renvoyé en disant qu’il n’avait pas besoin de lui ; qu’après cela il l’avait entendu se promener à grands pas et parler tout seul jusqu’à trois heures. Le matin le brave Bertrand est entré dans sa chambre et a vu avec peine qu’il refusait son déjeuner ordinaire. Le